Les Belges continuent à épargner, mais restent inquiets pour leur pension
Les Belges continuent à épargner activement. Même en ces temps de taux d’intérêt plancher, nos carnets d’épargne affichent des montants records. Le Belge aime donc économiser, même s’il investit également dans d’autres formules d’épargne et d’investissement pour sa pension. Et alors que nous sommes les champions d’Europe dans ce domaine, une récente étude montre que les Belges sont inquiets pour leurs revenus après leur pension.
L’afflux de la génération du baby-boom et le fait qu’à partir des années ’70, le nombre d’enfants par ménage a diminué, mettent ces dernières années le système des pensions fortement sous pression. La génération au travail doit en effet assumer un groupe de pensionnés toujours plus important.
Par ailleurs, l’espérance de vie est également en augmentation : l’enfant qui nait aujourd’hui peut espérer vivre en moyenne jusqu’à 81 ans. Il s’agit là en soi d’une bonne nouvelle, mais qui signifie aussi que les pensions devront être payées plus longtemps.
Prendre soi-même les choses en main
Au cours des dernières années, les gouvernements Di Rupo et Michel ont pris une série de mesures visant à assurer la pérennité du système. Mais l’actuel ministre des pensions Daniel Bacquelaine a ouvertement indiqué qu’il ne fallait plus désormais compter exclusivement sur la pension légale pour maintenir son niveau de vie au terme de sa carrière active.
Dans notre pays, il apparaît que la moitié des personnes interrogées épargne pour une pension complémentaire.
Il est donc clair que pour s’assurer à l’avenir une pension convenable, chacun devra prendre soi-même les choses en main. Une récente enquête internationale menée à l’initiative de l’assureur NN Group indique – heureusement – que les Belges figurent parmi les champions en matière de pension complémentaire.
” L’enquête a porté sur le comportement financier des personnes actives dans la tranche d’âge entre 18 et 65 ans dans 14 pays européens. Ces personnes ont été interrogées sur leurs attentes en matière de pension et leur niveau de confiance dans leur avenir financier “, explique Michel De Bolle, directeur commercial de NN Insurance Belgium. ” Dans notre pays, il apparaît que la moitié des personnes interrogées épargne pour une pension complémentaire. Ce faisant, notre pays fait partie du top en Europe. La moyenne sur les 14 pays de l’étude s’élève en effet à 34%. Pourtant, on constate des différences au sein même de la Belgique : les Flamands s’intéressent davantage aux produits de pension que les Wallons et les Bruxellois, et les hommes également plus que les femmes. “
Confiance limitée, grande incertitude
Par ailleurs, les Belges semblent moins confiants dans leur avenir financier et leur pension. De Bolle : ” A ce niveau, nous sommes étonnamment moins bien placés que la moyenne européenne. Les Belges n’ont pas vraiment confiance en l’avenir de leur pension. Même au sein du groupe qui approche de la pension, une personne sur quatre affirme vivre dans une grande incertitude. Cela dit, on constate des scores plus positifs chez les indépendants qui semblent relativement confiants dans leur avenir financier. “
Certes, les attentes en matière de pension sont souvent subjectives. ” Différents éléments peuvent expliquer cette incertitude. Ainsi, dans quelle mesure peut-on influencer son statut socio-économique et son avenir financier ? Les indépendants ont davantage de prise sur ces éléments et semblent clairement avoir davantage de confiance selon l’enquête. Mais pour l’essentiel de la population, tel n’est pas le cas “, dixit De Bolle.
De même, les pouvoirs publics jouent un rôle important à ce niveau. C’est ainsi que de nombreux Belges se demandent si le système des pensions restera tenable. Le ministre des pensions Bacquelaine déclarait récemment sur CanalZ : ” Nous essayons de renforcer le pilier de la pension légale. Mais je ne dois pas cacher qu’une réforme structurelle se révèle aujourd’hui indispensable, précisément pour garantir un système de pensions performant pour les générations futures. Pour nos enfants et petits-enfants qui devront assumer le financement des pensions à l’avenir. Une réforme structurelle doit donc intervenir. Si nous ne le faisons pas, le système sera petit à petit en danger. C’est précisément la raison pour laquelle nous devons procéder à cette réforme. ”
Si l’on souhaite une pension correcte par rapport à son dernier salaire, il faut la compléter pour maintenir son niveau de vie.
Mieux vaut aussi veiller à un revenu complémentaire
Le ministre plaide aussi en faveur d’une épargne pour s’assurer un revenu complémentaire. ” Si l’on souhaite une pension correcte par rapport à son dernier salaire, il faut en effet la compléter pour maintenir son niveau de vie. Ce qui veut dire une généralisation du deuxième pilier de pension et donc des pensions complémentaires. Il y a encore trop peu de personnes qui se construisent une pension complémentaire et c’est précisément ce que le gouvernement veut encourager. ”
De même, Michel De Bolle donne ce dernier conseil. ” Je pense qu’au moment de leur pension, lorsqu’une épargne pension se libère, les gens devraient se faire conseiller sur les possibilités en matière de gestion de cet argent. Vérifiez ce qu’il est possible de faire pour s’assurer un revenu complémentaire garanti à vie, ce qui permettra de maintenir son niveau de vie. De telles formules apportent la sérénité et peuvent donc aider à surmonter ses craintes face à la pension. “
Regardez le reportage de CanalZ:
DOSSIER PENSIONS
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici