Dès le 31 octobre et durant plus de trois mois, le Bam montois propose une exposition consacrée à Roy Lichtenstein, grande star du pop art.
Sans forcément connaître son auteur, il semble difficile de n’avoir jamais vu une création de Roy Lichtenstein (1923- 1997), artiste visuel fortement inspiré par les comics, la pub et, plus largement, le consumérisme acharné des années 1950-1960 américaines. Disant de son style qu’il le voulait ” aussi artificiel que possible “, celui qui participa activement à la Seconde Guerre mondiale a frappé l’imagination par sa reproduction d’instantanés de BD. Il dessinait et peignait des cases de cartoons choisies pour leur action ou leurs filles sexy, les sortant de la production industrielle des magazines à grand tirage pour les transformer en oeuvre d’art.
De Lichtenstein, c’est d’abord cela que l’on (re)connaît: les personnages plus ou moins glamours de l’après-guerre repérés dans des séries de l’éditeur DC Comics comme Secret Hearts et Girls’ Romance, et réinstallés en objets vedettes de l’art contemporain. Lichtenstein ira d’ailleurs jusqu’à engager un assistant pour reproduire l’effet de trame – ces fameux points noirs – obtenu lorsqu’on agrandit une bulle de bande dessinée. Mais comme l’expo montoise le montre via une centaine de pièces, le New-Yorkais n’a pas intégralement dédié son travail aux seules BD. Lichtenstein chercha toujours de nouveaux supports à ses fantasmes visuels, créant au fil des décennies des estampes, sculptures, bannières, tapisseries ; travaillant la céramique, l’émail, le plexiglas et même le Rowlux, ce fascinant support thermoplastique qui modifie la perception visuelle selon l’angle de vue. Roy Lichtenstein fait donc partie de ces artistes tout aussi intéressants à décrypter au-delà de leurs productions les plus connues. Se découvre alors une oeuvre variée, colorée et qui s’est même trouvé des successeurs actuels. Voyez, par exemple, ces galeries pop-up éphémères qui s’installent avec l’intention de frapper les imaginations et puis filent vers d’autres destinations, laissant alors au visiteur le loisir de seulement digérer ce qu’il a vu…
Roy Lichtenstein, Visions multiples, du 31 octobre au 7 février au Bam de Mons, www.bam.mons.be