Connaissez-vous la plus grande escroquerie de l’Histoire ? A cette question, beaucoup d’auditeurs répondront qu’il s’agit de l’escroquerie de Jerôme Kerviel, le trader ripou de la banque Société Générale.
D’autres diront qu’il s’agit de Maddoff, le financier new-yorkais qui a escroqué 50 milliards de dollars à des Américains fortunés. Ce n’est ni l’un, ni l’autre. La plus grande escroquerie de l’Histoire fait la une en ce moment des médias américains. Il s’agit du scandale des saisies immobilières.
Pour comprendre ce scandale des saisies, il faut remonter aux années 2004-2007. A l’époque, les banques américaines ont consenti des prêts hypothécaires à n’importe qui, y compris à des personnes sans le sou, pensant qu’avec les nouvelles techniques financières et la hausse continue de l’immobilier, les risques de non-remboursement étaient très limités. D’ailleurs, tous leurs calculs sophistiqués le prouvaient mais la suite a démontré que ce n’était pas le cas.
Le problème, c’est qu’en attendant, des millions d’hypothèques ont été échangés pendant les années 2004 à 2007. Consulter à chaque fois un notaire était jugé couteux et non rentable par les banques américaines. Elles ont donc créé leur propre système informatique pour enregistrer ces transactions d’achat et de ventes de maisons. Le problème : ces enregistrements informatiques – réalisés bien souvent à la va-vite – n’ont aucune valeur juridique pour un juge. Dans bien des cas, quand la banque a voulu saisir certaines maisons pour cause de non-remboursement, le juge a refusé sous prétexte que la banque n’avait pas la preuve formelle d’être la propriétaire du bien. Ces documents perdus ou inexistants n’ont pas empêché plusieurs banques américaines de fabriquer des faux papiers validés parfois par des avocats sans scrupule. Résultat: aujourd’hui, c’est le foutoir aux Etats-Unis ! Plusieurs banques se retrouvent à réclamer le même bien et beaucoup d’autres ne pourront plus réclamer le bien en question, tant qu’elles n’auront pas les documents officiels de propriété. Et si l’on tient compte des poursuites judiciaires qui vont s’abattre comme un tonnerre sur les banques américaines, ces banques risquent de perdre leur droit sur des milliers de maisons. Il faudra compter sur une facture de 500 milliards d’euros pour les banques américaines, de quoi faire froid à la Bourse et de quoi ternir encore plus l’image de la finance américaine.