Journée rouge sang sur les marchés : les raisons du chaos

Après des chiffres du marché de l’emploi inquiétants, les investisseurs s’attendent à un fort ralentissement important de l’économie américaine. Les bourses subissent d’importantes pertes. L’Europe est dans le rouge et les États-Unis ouvrent en forte baisse. Pareil pour les cryptomonnaies.

La Fed en a-t-elle a fait trop et l’économie américaine boit-elle la tasse ? C’est le bruit qui court de plus en plus sur les places boursières du monde entier. Les chiffres du marché du travail américain de vendredi ont clairement inquiété les investisseurs, dans un “changement de perception brutal” par rapport au début de la semaine dernière, selon l’économiste en chef de KBC, Bernard Kepenne. Ils se débarrassent en masse de leurs actions.

Le chômage augmente à 4,3%, au plus haut en trois ans. 114.000 emplois sont venus s’ajouter, contre des estimations de 175.000 et une moyenne sur 12 mois de 215.000. Avec la récente hausse de l’immigration, les économistes estiment qu’il faut 200.000 nouveaux emplois par mois.

À cela viennent s’ajouter les menaces proférées par l’Iran contre Israël ce week-end, dans une escalade des tensions au Moyen-Orient.

Bain de sang en Asie

Ce ralentissement et cette crainte de récession fait donc chuter les bourses. Aux États-Unis d’abord : le S&P 500 a perdu 1,84% vendredi passé, après la publication des chiffres. Mais l’impact se fait sentir ailleurs dans le monde aussi. Une économie américaine qui flanche, c’est un yen qui se renforce : la bourse japonaise (Nikkei 225) a perdu 5,34% en prévision de ces chiffres. C’est la pire chute depuis 1987 et la deuxième plus forte de l’histoire du pays du soleil levant.

Et la saignée continue ce lundi : à la clôture de la bourse, l’indice affiche une baisse de 12,4% – sa chute la plus importante de l’histoire. Après des records atteints en juillet, le marché japonais semble donc entrer en marché baissier, selon Investing.com. Les investisseurs profitent également de ces sommets pour vendre et engranger les gains (ce qui explique aussi les chutes). Pour UBS, les chutes devraient continuer. La banque conseille aux investisseurs ne pas vouloir “attraper un couteau qui tombe”.

À Séoul, la chute frôle les 9%, ce qui en fait la plus forte depuis mars 2020, au moins.

Rouge vif en Europe et aux États-Unis

En Europe, les marchés viennent d’ouvrir. À l’heure d’écrire ces lignes, le CAC 40 est en chute de 2,6%, le Bel 20 de 3,4% et l’Euro Stoxx 50 de 3,4%. Ces chutes évoluent rapidement, ce lundi risque de devenir un bain de sang chez nous également. À la mi-journée, les cours sont relativement inchangés, mais la chute est moins prononcée (l’Euro Stoxx s’est le mieux rétabli et n’est plus “que” de 2,60% dans le rouge). Plus tard dans l’après-midi, le Bel 20 perd plus de 4% tandis que les deux autres indices n’ont pas grandement changé depuis midi.

Aux États-Unis, le S&P 500 ouvre en baisse d’environ 4%. Le Nasdaq 100 perd plus de 6% tandis que le Dow Jones lâche près de 3%. Apple (lire plus bas) voit par exemple 6,5% de sa valeur partir en fumée. Nvidia et Tesla lâchent plus de 10%.

Warren Buffett

D’autres maux de tête devrait venir s’ajouter ce lundi. Ce week-end, il est apparu que Warren Buffett, à la tête du conglomérat Berkshire Hathaway, avait massivement vendu ses actions. Sa position dans Apple, qui représente environ la moitié de son portefeuille, a été coupée en deux. Il a vendu, en tout, pour 75 milliards de dollars d’actions (dont aussi quelques milliards d’actions de Bank of America), lors du deuxième trimestre, apparaît-il dans les résultats publiés ce samedi.

Il porte le surnom d’Oracle d’Omaha… S’il vend autant, cela fait craindre à d’autres investisseurs qu’il s’attend au pire, et ils vont donc vendre aussi. La tech devrait ainsi connaître une mauvaise journée.

Crypto

Les cryptomonnaies sont prises dans la chute, ce qui pourrait relancer le débat sur leur qualité de valeur refuge et alternative ou indépendante des indices boursiers. Le Bitcoin perd 13% (sur les dernières 24 heures) et vaut 52.800 dollars à l’heure d’écrire ces lignes, au plus bas depuis février. L’Ethereum lâche même 20%, pour tomber à 2.325 dollars.

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