“Cette guerre va se terminer”: Donald Trump a exprimé lundi un certain optimisme lundi sur la possibilité d’arriver à la paix en Ukraine, en recevant aimablement Volodymyr Zelensky.
Il est très vite apparu que cette réunion cruciale serait bien différente de celle qui avait vu le président américain humilier publiquement son homologue ukrainien fin février. Donald Trump, accueillant Volodymyr Zelensky à environ 13h15 locale (19h15 HB), l’a complimenté sur sa veste et sa chemise sombres, remplaçant son habituelle tenue d’inspiration militaire.
Le chef d’Etat ukrainien, étrillé la dernière fois par les partisans du milliardaire républicain pour son choix vestimentaire et parce qu’il n’avait pas selon eux exprimé assez de gratitude, a cette fois remercié son hôte dès le début de leur entretien. “Merci pour l’invitation et merci beaucoup pour vos efforts, vos efforts personnels pour mettre fin à la tuerie et arrêter cette guerre”, a dit le président ukrainien dans le Bureau ovale.

“Nous serons impliqués”
Donald Trump, sans entrer dans les détails, a assuré que les Etats-Unis “seraient impliqués” dans la sécurité future de l’Ukraine, un sujet crucial pour Kiev et les Européens. “Nous leur donnerons une très bonne protection”, a-t-il promis, après avoir déjà récemment précisé que toute garantie de sécurité devrait être inventée hors du cadre de l’Otan, pour être acceptée par Moscou. Il a en revanche à nouveau jugé qu’un cessez-le-feu n’était pas nécessaire pour engager un processus de paix, contrairement à ce que demandent les Ukrainiens et leurs alliés européens.
Une réunion à trois avec Poutine
Le président américain a aussi redit qu’il voulait organiser une réunion à trois avec le Vladimir Poutine, “si tout se passait bien”, et annoncé qu’il appellerait le dirigeant russe, qu’il avait rencontré vendredi en Alaska, plus tard lundi.
Après leur réunion bilatérale, Volodymyr Zelensky et Donald Trump seront rejoints par des dirigeants européens, venus faire bloc autour du chef de l’Etat ukrainien à Washington. Le chef de l’Otan Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Keir Starmer sont arrivés à la Maison Blanche, reçus par la cheffe du protocole Monica Crawley, alors qu’une alerte aérienne retentissait à Kiev.
Ont suivi, dans un ballet protocolaire sans précédent, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le président finlandais Alexander Stubb et le président français Emmanuel Macron.
Le président ukrainien avait redit lundi, avant de venir à la Maison Blanche, qu’il ne fallait pas que la Russie soit “récompensée” pour avoir envahi son pays en février 2022. Le président américain, qui n’a jamais désigné la Russie comme responsable du conflit, avait lui écrit sur son réseau Truth Social que Volodymyr Zelensky “pouvait mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement s’il le voulait”.

Zelensky dit avoir eu sa “meilleure” conversation avec Trump
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est réjoui lundi devant Donald Trump qui le recevait à la Maison Blanche d’avoir eu avec lui “la meilleure” de leurs discussions pour tenter de trouver une issue à la guerre dans son pays. Il a souligné que les garanties de sécurité américaines étaient essentielles pour Kiev.
“Je pense que nous avons eu une très bonne conversation avec le président Trump, c’était vraiment la meilleure – enfin, pardon, peut-être que la meilleure aura lieu à l’avenir – mais c’était vraiment bien, et nous avons parlé de choses extrêmement sensibles”, a déclaré M. Zelensky, assis autour d’une table où étaient également M. Trump et les dirigeants de plusieurs puissances européennes. La sécurité de son pays dépend à la fois des États-Unis et de l’Europe, a souligné le président ukrainien. Il a également insisté sur des questions humanitaires, telles que l’échange de prisonniers et le retour des enfants enlevés par la Russie.
“Le président Poutine est d’accord pour que la Russie accepte des garanties de sécurité pour l’Ukraine et c’est l’un des points centraux que nous devons prendre en compte et nous allons le prendre en compte à cette table”, a pour sa part déclaré Donald Trump au début de la réunion. Le président américain a ajouté que l’on devrait savoir “d’ici une semaine ou deux” s’il existe une perspective de résolution de la guerre ou si les combats vont se poursuivre. “Nous ferons de notre mieux pour y mettre fin. Je pense que les deux parties sont disposées à parvenir à un accord, ce qui est généralement une bonne nouvelle”, a-t-il relevé.
Macron demande une “réunion quadrilatérale” avec Poutine, Trump, Zelensky et les Européens
Le président français Emmanuel Macron a demandé lundi lors d’une réunion au sommet à la Maison Blanche que les Européens soient associés aux discussions entre les Etats-Unis, la Russie et l’Ukraine une fois que Donald Trump aura réussi à mettre autour d’une même table Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.
“L’idée d’une réunion trilatérale est très importante parce que c’est le seul moyen de régler (le problème, ndlr). Je pense que dans la foulée, nous aurons besoin d’une réunion quadrilatérale, parce que lorsqu’on parle de garanties de sécurité (pour l’Ukraine), nous parlons de la sécurité de tout le continent européen”, a-t-il lancé devant Donald Trump, les principaux dirigeants européens et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.
De son côté, le chancelier allemand Friedrich Merz a insisté lors de la rencontre sur la nécessité d’un cessez-le-feu préalable aux négociations d’un accord de paix sur l’Ukraine. “Je ne peux pas imaginer que la prochaine réunion ait lieu sans un cessez-le-feu, travaillons en ce sens et essayons de mettre la pression sur la Russie”, a dit M. Merz, peu après que le président américain a jugé qu’une telle mesure n’était pas nécessaire.
