Quand Vladimir Poutine évoque la popularité du principal rival de Zelenski, lâché par l’administration Trump

Baptiste Lambert

La pression est énorme sur le président ukrainien qui est poussé vers la sortie par les États-Unis. Au Kremlin, on qualifie Volodimir Zelenski de “personnage toxique” pour l’armée ukrainienne. Vladimir Poutine a même indiqué le nom de son plus proche rival.

Il ne fait plus aucun doute que les stratégies américaine et russe s’alignent. “Il faut être deux pour danser le tango”, a même plaisanté Donald Trump hier, lors d’une conférence de presse. En marge de la suspension de l’aide américaine à l’Ukraine, Donald Trump a sévèrement taclé le président ukrainien, estimant que “ce gars” ne voulait pas “de paix tant qu’il avait les États-Unis derrière lui.”

Un peu plus tôt, Elon Musk écrivait que “Zelenski voulait une guerre sans fin“, ajoutant que c’était “diabolique.” Dans la foulée, il tweetait ceci : “Aussi déplaisant que cela puisse être, Zelensky devrait se voir offrir une sorte d’amnistie dans un pays neutre en échange d’une transition pacifique vers la démocratie en Ukraine.”

Le Kremlin se frotte les mains

Avant la décision qui pourrait conduire l’Ukraine à la reddition, le Kremlin se frottait déjà les mains. À la télévision russe, Vladimir Poutine enfonçait les derniers clous dans le cercueil de Volodimir Zelenski. “Le chef actuel du régime de Kiev devient un personnage toxique pour les forces armées ukrainiennes. Parce qu’il ne donne pas d’ordre dicté par des considérations militaires, mais par des considérations politiques.”

Plus loin, le président russe a suggéré qu’il était plus que temps que des élections soient organisées en Ukraine, mais que la loi martiale ukrainienne l’empêchait, ce qui permettait à Zelenski de se maintenir au pouvoir. Une rhétorique reprise mot pour mot par le propriétaire de Tesla.

Si des élections devaient finalement être tenues en Ukraine, la Russie connaitrait sans doute déjà le gagnant. “Peu importe le nombre de pour cent dont Zelenski dispose, 4% ou autre, l’important est que sa cote (de popularité), selon nos données, qui sont objectives, est exactement la moitié de celle de son plus proche rival politique. Il s’agit de M. Zaloujny, l’ancien commandant des forces armées ukrainiennes, aujourd’hui exilé à Londres”, a indiqué Vladimir Poutine.

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Un rival de Zelenski

Valeri Zaloujny a profondément réorganisé les forces armées de son pays depuis l’invasion russe, avant d’être poussé vers la sortie par Volodimir Zelenski.

Celui qui avait la réputation de “général de fer”, très respecté par ses hommes, mais aussi par ses adversaires, a fortement critiqué la décision du président ukrainien de limoger tous les responsables régionaux des bureaux de recrutement militaire, dans un contexte de renflouement des troupes compliqué.

Plus tard, il a eu le malheur de publier un fameux article dans The Economist où il annonçait le risque d’une guerre de position susceptible de mener à « une impasse » militaire.

Une version qui contredisait le discours officiel du chef de l’État. Finalement, au printemps dernier, Zelenski décidait de le remplacer par Oleksandr Syrsky, commandant des forces terrestres.

Volodymyr Zelensky a limogé son chef d’état-major, Valeri Zaloujny, en février 2024. © belga

Selon l’Institut international de sociologie de Kiev, Volodimir Zelenski restait l’homme de la situation en Ukraine, mais sa cote de popularité est effectivement en chute libre. Fin 2024, 52 % des Ukrainiens disaient “avoir confiance”, contre 77% en 2023 et 90% en 2022.

Fin 2023, Valeri Zaloujny récoltait lui une cote de popularité de 88%. Celui qui est effectivement exilé à Londres n’a pas exprimé de revendications politiques, mais il est clairement considéré comme un rival par de nombreux experts.

D’autres prétendants ?

Valeri Zaloujny n’est évidemment pas du tout pro-russe. Le voir remplacer Volodimir Zelenski est à ce stade tout à fait hypothétique. Mais l’ex-président Petro Porochenko, qui a annoncé se porter candidat aux prochaines élections, n’est lui crédité que d’une popularité de 8%, dans un sondage Socis publié en février 2025.

Quant à Vitali Klitschko, il n’est pas encore vu comme une figure nationale. Selon les derniers chiffres, un peu plus de 40 % des Ukrainiens le soutiennent, mais en tant que maire de Kiev. Son principal objectif est plutôt de se faire réélire au Parlement.

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