Une nouvelle « bombe » sur les terrains de foot

Frederic Brebant Journaliste Trends-Tendances  

La Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a tranché dans le dossier de la Super League : le veto de la Fifa et de l’UEFA viole le droit européen, selon la CJUE. Une décision explosive qui pulvérise le monopole des deux instances du football mondial et relance aujourd’hui le projet d’une compétition hautement lucrative.

C’est une décision de justice digne de l’arrêt Bosman qui, en 1995, a favorisé la libéralisation du marché des transferts et révolutionné le monde du football. Ce 21 décembre, la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a en effet rendu un avis explosif, en estimant que les deux principales instances du football mondial, la Fifa et de l’UEFA, violent le droit européen en s’opposant au projet de Super League lancé par différents clubs de prestige.

Pour rappel, 12 grands clubs du football européen (FC Barcelone, Real Madrid, Juventus, Chelsea, Manchester City, etc.) avaient lancé, au printemps 2021, le projet d’une Super League « en vase clos », loin de l’actuelle Champions League de l’UEFA qui, elle, se décroche au mérite sportif. L’idée était alors de se faire encore plus d’argent et, pour mener à bien ce projet privatisé, ces 12 clubs très puissants avaient alors mandaté la banque d’affaires JP Morgan. Le pactole était garanti : ses consultants promettaient aux 12 équipes plus de 3,5 milliards d’euros de rentrées annuelles en droits télé, soit un revenu moyen de 300 millions par club (plus du triple de ce que peut espérer le seul vainqueur de la Champions League actuelle).

Projet avorté

Mais très vite, ce projet de compétition de luxe s’est transformé en un gros pétard mouillé. L’annonce d’une Super League autonome a en effet suscité une levée de boucliers, non seulement de la part des supporters des équipes concernées, mais surtout des instances du football, à savoir la Fifa et l’UEFA, qui ont rapidement menacé les équipes rebelles de sérieuses représailles si jamais ce projet voyait le jour : concrètement, en privant les 12 clubs sécessionnistes et leurs joueurs vedettes de toutes les compétitions nationales (championnats locaux) et internationales (Euro, Coupe du Monde, etc.).

Face à cette menace, la baudruche de la Super League s’est vite dégonflée et la plupart des clubs impliqués ont quitté le projet, à l’exception des deux plus grandes équipes espagnoles – le FC Barcelone et le Real Madrid – qui ont mené l’affaire devant les tribunaux.

Victoire surprise

Plus de deux ans et demi après cet acte de rébellion, la justice européenne leur donne aujourd’hui raison : le veto des instances du football sur le projet de Super League ne respecte pas le droit européen, dixit la Cour de Justice de l’Union Européenne. « Les règles de la Fifa et de l’UEFA sur l’autorisation préalable des compétitions de football interclubs violent le droit de l’Union », écrit même la CJUE dans un communiqué publié ce 21 décembre.

En clair, le monopole de l’UEFA est jugé illégal par le droit européen pour l’organisation de compétitions de football sur le Vieux Continent et la CJUE estime même que la Fifa et l’UEFA ont abusé de leur position dominante en interdisant aux clubs intéressés de participer à une éventuelle Super League, sous peine de sanctions.

Avec cette nouvelle décision de justice, le projet de Super League peut donc repartir de plus belle. A22 Sports, la société créée par le FC Barcelone et le Real Madrid pour relancer cette compétition inédite, n’a d’ailleurs pas caché sa réelle satisfaction : « Nous avons remporté le droit d’exister, a ainsi déclaré son CEO Bernd Reichart. Le monopole de l’UEFA est terminé. Le football est libre. Les clubs sont désormais libres de la menace de sanctions et libres de déterminer leur propre avenir. »

Dans la grande arène du foot européen, le combat des titans ne fait donc que commencer. Et 28 ans après l’arrêt Bosman, ce sport prend de nouveau une autre dimension.

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