Une élection américaine ultra-serrée: “Ce sera un référendum pour ou contre Trump”
Une angoisse sourde entoure l’élection présidentielle américaine. 244 millions d’électeurs choisissent entre démocrates (Harris) et républicains (Trump), divisés comme jamais auparavant. Tout se jouera dans quelques comtés. La crainte de dérapages est réelles. Le monde retient son souffle.
L’heure de la vengeance a-t-elle sonné pour le républicain Donald Trump? Ou sera-ce celle de la résistance juridique, voire armée, à une victoire de la démocrate Kamala Harris? Le monde retient son souffle car le risque de dérapage est épinglé par tous les experts des Etats-Unis, à l’heure où 244 millions d’électeurs choisissent leur camp.
La tension est d’autant plus palpable que tous les sondages des dernières semaines dans les sept “Swing States” se situaient dans la marge d’erreur ou donnaient tour à tout l’un et l’autre candidat vainqueur. En réalité, au-delà de ces Etats pivots, ce sont trois ou quatre comtés et quelques centaines d’électeurs qui tiennent l’avenir du monde entre leurs mains.
Un référendum pour ou contre Trump
Kamala Harris et Donald Trump ont terminé leur campagne par un marathon de meetings, en Pennsylvanie, le plus grands de ces Etats indécis. Celui où tout pourrait se jouer: les derniers sondages y donnent une égalité quasi parfaite.
Le New York Times estime que ce dernier round a donné deux visages, relativement “optimiste” pour Harris et “sinistre” pour Trump. Mais le quotidien est un de ceux qui se sont engagés le plus. “Vous connaissez déjà Donad Trump, il est inapteà diriger”, clame d’ailleurs le journal dans son éditorial.
“Cette élection va être un référendum sur Trump, analyse Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis.. Ça va être pour ou contre Trump?”. Et le républicain a des arguments à faire valoir car il a su donner un ton très simple et agressif à la campagne, avec un populisme sans limites et une communication très réactive.
Meilleur exemple? Après la gaffe d’un “humoriste” de son camp comparant Porto Rico à “une île flottante d’ordures”, il a su réagir à la bévue du président sortant, Joe Biden, qualifiant les partisans de Trump d’ordures en montant à bord d’un camion poubelles, comme il avait servi dans un MacDonald quelques jours avant cela.
Ce genre de polémiques très “proches du peuple”, montées en épingle médiatiquement, joueront un rôle. Comme l’histoire, aussi, de cet écureil recueilli par un habitant de New York pour le soigner et euthanasié par les autorités car il est interdit de s’en occuper. “De quoi se mêle l’Etat?”, s’est en substance demandé Elon Musk, le libertarien milliardaire soutien de Trump.
En tout état de cause, l’angoisse est sourde. “Je suis inquiet, acquiesce Gérard Araud. Dans tous les cas, vous aurez un Donald Trump qui va proclamer sa victoire et qui va dire ‘ils ont triché, j’ai gagné’.”
Le petit village symbole
Un premier symbole est venu illustrer le bras de fer en cours. A l’image des sondages, les six électeurs de Dixville Notch, hameau perdu dans les forêts du New Hampshire à la frontière nord-est des Etats-Unis avec le Canada, n’ont pas réussi à départager les candidats à la présidentielle américaine.
Ce village a lancé le vote mardi à minuit, heure amércaine, perpétuant une tradition établie depuis 1960, qui lui vaut le titre de “First in the Nation” (Premier du pays). Le scrutin n’a pris que quelques minutes, comme le dépouillement et l’annonce des résultats : trois voix pour la démocrate Kamala Harris et trois voix pour le républicain Donald Trump.
Election présidentielle américaine
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