Ukraine: les principaux pays donateurs
Tour d’horizon des principaux pays apportant une aide militaire, financière et humanitaire à Kiev depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février 2022. L’aide provient essentiellement de trois blocs. Et combien a donné la Belgique ?
Dernière annonce d’envergure, le Japon a promis lundi 5,5 milliards de dollars (environ 5,15 milliards d’euros) de soutien financier supplémentaire à l’Ukraine, faisant entrer Tokyo dans le cercle des gros donateurs. Au total, ce serait pas moins de 143 milliards d’euros d’aide qui ont été engagés pour l’Ukraine par 40 pays différents. Mais qui sont les principaux donateurs ? Le point.
Etats-Unis, fer de lance
Les Etats-Unis sont de loin les premiers soutiens – militaire, économique, humanitaire – de l’Ukraine. Washington a accordé une enveloppe de 73,18 milliards d’euros en 2022 dont 44,34 milliards de soutien militaire, selon le Kiel Institute for the World economy, dont la mise à jour à la mi-janvier a été publiée mardi. Ce montant global comprend un soutien financier de 25,11 milliards d’euros et 3,72 milliards d’aide humanitaire, selon l’institut allemand. Selon le Pentagone, les autorités américaines ont alloué plus de 29,8 milliards de dollars (27,9 milliards d’euros) sur le plan de l’assistance sécuritaire.
Au fil des mois, les Américains ont fait évoluer leur assistance militaire vers des équipements plus lourds et sophistiqués: d’abord des missiles anti-char, puis des batteries d’artillerie de précision et désormais des blindés légers, avant des chars lourds Abrams plus tard.
Lors d’une visite surprise lundi à Kiev, le président américain Joe Biden a annoncé que son pays accroîtrait une fois de plus l’aide de 500 millions de dollars (468 millions d’euros) notamment en munitions d’artillerie et systèmes antiblindage.
Royaume-Uni, le précurseur
Au deuxième rang des soutiens les plus importants, Londres a accordé 8,31 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine, dont 4,89 milliards d’aide militaire, incluant celle promise pour 2023, 3,02 milliards de soutien financier et 0,40 milliard d’aide humanitaire, selon le Kiel Institute. Le Royaume-Uni, avant même le lancement de l’invasion russe, avait été le premier pays à fournir des armes létales à l’armée ukrainienne. Il a aussi été le premier allié à annoncer en janvier 2023 son intention d’envoyer à Kiev des chars lourds (14 Challengers 2) qui doivent être livrés à partir de mars.
L’Allemagne et les Leopards
L’an passé, Berlin a dégagé 2 milliards d’euros en soutien militaire à Kiev et prévoit une enveloppe de 2,2 milliards en 2023, selon le gouvernement allemand. L’aide porte sur du matériel militaire issu de la Bundeswehr ou des stocks industriels allant des lance-roquettes aux obusiers en passant par un système de défense antiaérienne et des blindés légers.
Après des semaines d’atermoiements, le chancelier allemand Olaf Scholz a accepté fin janvier de fournir des chars de combat issus des stocks de son armée et a décidé d’autoriser ses alliés occidentaux disposant de ces blindés de facture allemande à faire de même. Les 14 Leopard 2 A6 promis par Berlin sont attendus fin mars en Ukraine. Des soldats ukrainiens sont actuellement formés à leur maniement en Allemagne. Sur le plan de l’aide humanitaire et d’urgence, l’Allemagne a mis 6,15 milliards d’euros à disposition de Kiev, hors accueil sur son sol des réfugiés ukrainiens, selon le Kiel Institute.
Au total, les 27 pays de l’Union européenne, dont l’Allemagne fait partie, ont fourni collectivement, l’an passé, plus de 35 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine, notamment en aide macro-financière.
Canada, 4ème donateur
En quatrième position, selon le Kiel, le Canada, où vivent quelque 1,4 million de personnes d’origine ukrainienne, a engagé 4,02 milliards d’euros d’aide, dont 1,29 milliard en soutien militaire. Ottawa a promis quatre Leopard 24 A – dont l’un a été expédié début février pour aider l’Ukraine. Le Canada s’est également engagé à fournir à Kiev des formateurs, des pièces de rechange et des munitions et a annoncé un don de 200 véhicules blindés de transport de troupes.
Pologne, premier pays d’accueil
La Pologne a accordé à Kiev 3,56 milliards d’euros d’aide, dont 2,43 milliards sous forme d’aide militaire, faisant de ce voisin de l’Ukraine le 5e plus gros donateur, selon le classement du Kiel. Varsovie estime sa contribution entre 7,3 et 8,4 milliards d’euros, en intégrant l’argent dépensé pour accueillir plus de 1,5 million de réfugiés sur le sol polonais. La Pologne, qui envisage d’envoyer certains de ses chars Leopard à Kiev, s’est également déclarée disposée à envoyer des avions de combat F-16 à l’Ukraine en cas de consensus au sein de l’Otan.
Pays Baltes, petits mais généreux
Les pays les plus généreux ne sont pas les grandes puissances occidentales mais les anciennes républiques soviétiques d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie, selon le rapport du Kiel Institute, qui les place en tête pour la part du PIB consacrée à l’aide à l’Ukraine. L’aide de l’Estonie au cours de l’année écoulée s’est ainsi élevée à 1,07% du PIB, contre 0,37% pour les États-Unis et 0,07% pour la France.
Et la Belgique ?
Selon l’étude Ukraine Support Tracker publiée par le Kiel Institute for The World Economy, la Belgique a accordé, depuis le début de la guerre en Ukraine, 245 millions d’euros en aides à l’Ukraine. 144,9 millions via un apport en matériel militaire, 94,8 millions en aides humanitaires et 4,96 millions en aides financières.