Trump redouble de menaces commerciales contre le Canada: les droits de douane sur l’acier et l’aluminium portés à 50%

Donald Trump a proféré mardi de nouvelles menaces commerciales contre le Canada, annonçant entre autres qu’il doublait à 50%, contre 25% auparavant, les droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens, devant entrer en vigueur mercredi.
Devenir le “51e État américain”
Il a par ailleurs écrit qu’il imposerait le 2 avril de telles taxes douanières sur les voitures que cela “mettra à l’arrêt définitivement l’industrie automobile au Canada”.
La “seule chose sensée” à faire pour le pays est de devenir le “51e État américain”, ce qui mettrait fin de facto à la guerre commerciale, a répété le républicain de 78 ans, pour qui l’annexion du Canada est une véritable idée fixe depuis son retour au pouvoir.
Le nouveau chef du gouvernement canadien Mark Carney a lui assuré dimanche soir dans un discours offensif que son pays “gagnerait” et “ne ferait jamais partie des États-Unis, de quelque façon que ce soit”. “Les Canadiens sont toujours prêts quand quelqu’un lance le gant. Que les Américains ne s’y trompent pas. Dans le commerce comme au hockey, le Canada gagnera”, a-t-il lancé dimanche soir, en référence à la rivalité sportive des deux pays, instrumentalisée récemment par Donald Trump.
Le futur Premier ministre canadien promet une riposte avec “un impact maximal sur les USA”
Le futur Premier ministre a promis mardi que la riposte de son gouvernement face aux droits de douane de Donald Trump aurait “un impact maximal sur les États-Unis et un impact minimal sur le Canada”. “Nous maintiendrons nos tarifs jusqu’à ce que les Américains nous montrent du respect et prennent des engagements crédibles et fiables en faveur d’un commerce libre et équitable”, a déclaré sur X M. Carney,
“Le Canada n’est pas à vendre”, a également répondu sur CNBC mardi Doug Ford, le Premier ministre de l’Ontario, la province canadienne la plus peuplée.
“Moins d’impôts, plus de sécurité“
Donald Trump, dans le même message publié sur Truth Social mercredi, qui marque une nouvelle escalade dans les tensions déjà extrêmes entre deux pays historiquement alliés, écrit que si les Canadiens devenaient américains, “il n’y aurait plus de droits de douane, ni rien d’autre. Les Canadiens paieraient significativement moins d’impôts, ils seraient plus en sécurité (…) qu’avant, il n’y aurait plus de problème à la frontière Nord et la plus grande nation du monde serait plus forte que jamais.” Il a par ailleurs qualifié de “ligne artificielle” la frontière séparant les deux pays.
Depuis son investiture le 20 janvier, Donald Trump a multiplié les annonces et revirements fracassants en matière de droits de douane, déstabilisant les marchés et les pays alliés des États-Unis. Le Canada est peu à peu apparu comme la cible privilégiée de la rhétorique protectionniste et nationaliste du président américain.
Parlant d’une attaque non provoquée, M. Ford a assuré que la seule solution était d’abandonner cette guerre commerciale, “parce que cela renforcera nos deux pays. Nous sommes votre plus important client, nous achetons plus de produits américains que n’importe quel autre pays dans le monde”.
Washington va imposer des règles plus strictes aux voyageurs canadiens
Par ailleurs, les Canadiens souhaitant séjourner sur le territoire des États-Unis pendant plus de 30 jours devront bientôt s’enregistrer auprès du gouvernement américain et laisser leurs empreintes digitales, ressort-il des projets de l’administration Trump. Cette règle devrait être d’application dès le 11 avril.
Les ressortissants canadiens séjournant plus d’un mois aux États-Unis devront fixer un rendez-vous avec les services de l’immigration afin de procéder à l’enregistrement de leurs empreintes digitales. Cela permettra aux autorités de vérifier leurs antécédents judiciaires. Les médias canadiens soulignent que cette nouvelle règlementation aura surtout un impact sur les “snowbirds”, surnom donné aux retraités canadiens qui passent l’hiver dans des Etats américains ensoleillés. Ils pourraient recevoir des amendes s’ils ne se conforment pas à ces règles.