Trump – Poutine: un cessez-le-feu partiel en Ukraine, déjà malmené, et la volonté “d’énormes accords économiques”

Rencontre Trump - Poutine en 2019. Photo by Mikhail Klimentyev/Russian Presidential Press and Information Officel/Tass/ABACAPRESS.COM
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, affirme que son homologue russe ne cherche qu’à gagner du temps. A peine l’appel téléphonique conclu, Moscou menait des frappes sur les villes. Kiev a riposté en attaquant un dépôt pétrolier. Prochain rendez-vous dimanche en Arabie Saoudite. La volonté de “normalisation” Washington – Moscou réaffirmée.

L’appel téléphonique entre les présidents américain, Donald Trump, et russe, Vladimir Poutine, a-t-il acchouché d’une souris? Un cessez-le-feu partiel sur les infrastructures et l’énergie est sur la table, pour trente jours. Ce n’est pas le cessez-le-feu complet espéré par Trump. Qui plus est, celui-ci est déjà malmené dans les actes.

Dès le téléphone coupé, la Russie a mené une série de frappes sur les villes ukrainiennes tandis qu’en retour, l’Ukraine attaquait un dépôt de pétrole sur le territoire russe, près de Krasnodar.

Mais l’axe Washington – Moscou se confirme dans les faits: les deux hommes ont affiché une volonté de “normalisation” au nom de leur responsabilité dans le monde. Vladimir Poutine jubile de revenir au centre du jeu, d’égal à égal avec le locataire de la Maison-Blanche.

L’art de gagner du temps

Le cessez-le-feu sur les infrastructures et sur l’énergie sera sur la table d’un nouveau round de négociation, dimanche en Arabie Saoudite. C’est ce qu’a annoncé l’émissaire américain Steve Witkoff. “Je pense que les Russes ont accepté ces deux points, a-t-il dit. J’ai bon espoir que les Ukrainiens l’accepteront.

C’est à un ping-pong diplomatique auquel on assiste. Roublard, Poutine renvoie la balle dans le camp de Kiev après l’avoir reçu il y a quelques jours.

Le maître du Kremlin joue avec l’art de gagner du temps.

Le premier commentaire du président ukrainien allait dans ce sens: “Tout son jeu, c’est de nous affaiblir le plus possible. Il n’est pas prêt à mettre fin à cette guerre.” Et de dénoncer l’évocation répétée de conditions supplémentaires.

Le président russe a en effet posé comme préalable absolu à toute négociation de paix l’arrêt de l’aide-militaire et du renseignement occidentaux. Sur la table, il a également mis sa volonté de récupérer le contrôle de la mer Noire. Commentaire des analystes: la barre est placée très haut.

Seul petit gage de confiance: un échange de prisonniers aura lieu ces prochains jours.

Un rapprochement confirmé

L’axe Washington – Moscou se confirme. Le communiqué du Kremlin souligne sur le fait que les deux présidents “se sont prononcés en faveur de la normalisation des relations bilatérales à la lumière de leur responsabilité partagée pour la stabilité dans le monde”.

Celui de la Maison-Blanche lui répond: les deux dirigeants ont émis le souhait d’une “amélioration des relations bilatérales”, qui permettrait “notamment de conclure d’énormes accords économiques et d’assurer la stabilité géopolitique une fois la paix rétablie”.

La diplomatie transactionnelle est en marche. Reste à savoir si elle fera plier un Poutine apparu très arrogant, notamment lorsqu’il a déclaré publiquement, devant un parterre d’entrepreneurs, qu’il ferait attendre Donald Trump avant ce fameux coup de téléphone.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content