TikTok ira en justice après l’ultimatum américain
Le patron de TikTok a promis de lutter en justice contre la nouvelle loi américaine qui l’oblige à couper ses liens avec sa maison mère chinoise ByteDance, faute de quoi la très populaire application sera interdite aux États-Unis.
“Ne vous inquiétez pas, nous n’allons nulle part”, a déclaré Shou Zi Chew, le patron du site de partage de vidéos, dans un message filmé. “Nous allons continuer à nous battre pour vos droits dans les tribunaux. Les faits et la Constitution sont de notre côté et nous nous attendons à l’emporter”.
Le Sénat américain a adopté mardi un texte qui oblige ByteDance, géant chinois du divertissement, à vendre TikTok dans un délai de douze mois, sinon la plateforme sera exclue des boutiques d’applications des smartphones sur le territoire américain. Le président Joe Biden a promulgué mercredi le texte, approuvé quelques jours plus tôt par la Chambre des représentants, l’autre composante du Congrès américain.
“Ne vous y trompez pas, il s’agit d’une interdiction. Une interdiction de TikTok, qui vous exclut aussi, vous et votre voix”, a assené Shou Zi Chew. “C’est évidemment un moment décevant, mais il ne sera pas forcément déterminant”, a-t-il continué. “C’est surtout ironique, parce que la liberté d’expression sur TikTok reflète les mêmes valeurs américaines qui font des États-Unis un phare de la liberté”.
TikTok, qui compte 170 millions d’utilisateurs, est depuis des années dans le collimateur de Washington.
De nombreux responsables, de droite comme de gauche, estiment que la plateforme de vidéos courtes et divertissantes permet à Pékin d’espionner et de manipuler ses utilisateurs aux États-Unis.
Le dirigeant singapourien a rappelé dans sa vidéo plusieurs des arguments que l’application oppose aux élus américains depuis des années: TikTok permet aux utilisateurs de s’exprimer et de trouver une communauté et à de nombreuses petites entreprises de fructifier. Il a aussi appelé les utilisateurs à raconter comment TikTok a eu une influence positive sur leur vie.
Interrogé sur cette nouvelle loi, le porte-parole de la diplomatie chinoise Wang Wenbin s’est contenté mercredi de renvoyer à “la position de principe de la Chine” dans ce dossier. En mars, le porte-parole du ministère chinois du Commerce, He Yadong, avait invité Washington à “respecter les règles de l’économie de marché” et indiqué que Pékin prendrait “toutes les mesures nécessaires pour préserver ses droits et intérêts légitimes”.