Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, fait l’objet de vives critiques après avoir partagé des plans détaillés d’opérations militaires contre les Houthis au Yémen via un groupe de messagerie Signal privé, selon des informations rapportées par CNN. Ce groupe, utilisé sur son téléphone personnel, comprenait notamment son épouse, son avocat et son frère.
Créé initialement durant son processus de confirmation au Sénat afin de coordonner sa stratégie avec ses proches alliés, le groupe est resté actif après sa prise de fonction. Plus d’une douzaine de personnes y auraient eu accès, d’après des sources proches du dossier.
Cette révélation intervient dans un contexte de tensions internes au Pentagone. Plusieurs anciens collaborateurs de Hegseth, récemment limogés, dénoncent une gestion chaotique. Parmi eux : Dan Caldwell, son principal conseiller, Darin Selnick, directeur adjoint de cabinet, et Colin Carroll, chef de cabinet du vice-secrétaire à la Défense. Son ancien porte-parole, John Ullyot, a également exprimé publiquement ses inquiétudes : « C’est un mois de chaos total au Pentagone. Des fuites d’informations sensibles aux licenciements en cascade, cette désorganisation nuit à la présidence. »
Ce second groupe Signal s’ajoute à un premier canal privé utilisé par Hegseth pour discuter avec des membres du cabinet de plans militaires, lui aussi désormais dans le viseur de l’inspection générale du département de la Défense. Ce premier groupe avait fait l’objet d’une révélation involontaire après qu’un éditeur de The Atlantic y eut été accidentellement ajouté par le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz.
Enquête interne au Pentagone
Pete Hegseth, ancien présentateur de la chaîne Fox News, fait depuis l’objet d’une enquête interne au Pentagone. L’incident avait suscité de nombreuses critiques sur l’incompétence du ministre et de son équipe. La Maison Blanche avait minimisé la gravité de la fuite, affirmant qu’il ne s’agissait pas d'”informations classifiées”. Peu après la publication, le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Taylor Budowich, avait même assuré qu’il s’agissait d’un “canular”.
Lors de ce premier “Signalgate”, le président Donald Trump avait défendu ses ministres impliqués dans la conversation.