Signal d’alarme pour l’économie chinoise : cette “banque de l’ombre” annonce être insolvable
Dans une lettre aux investisseurs, la banque chinoise Zhongzhi Enterprise Group annonce être dans l’incapacité de payer ses factures, avec un risque sérieux pour la continuation de ses activités. Elle est maintenant également visée par une enquête pénale. Ce qui relance les craintes d’une contagion du secteur financier, voire de l’économie dans son ensemble, par la crise de l’immobilier.
Evergrande, Country Garden… les dettes gigantesques des géants du secteur immobilier en Chine font régulièrement le tour de l’actualité. Par exemple lorsqu’ils ne sont pas en mesure de payer des intérêts et lorsque les dettes doivent être restructurées.
En toile de fond, il y a des craintes de contagion de l’économie chinoise, voire mondiale. Via le secteur financier, dans un premier temps. C’est ainsi que des notifications de défaut de paiement de la part d’une banque, la semaine dernière en Chine, ont relancé ces craintes.
Aveu d’insolvabilité
Zhongzhi Enterprise Group (ZEG) a envoyé une lettre à ses investisseurs, les avertissant qu’elle était “sévèrement insolvable” et dans l’incapacité de payer ses factures, rapporte CNN. Elle aurait des dettes de 460 milliards de yuans (60 milliards d’euros), mais que 200 millions de yuans d’actifs, écrit la banque dans la lettre. “Les liquidités sont épuisées et la dépréciation des actifs est grave. L’audit préliminaire montre que le groupe est sévèrement insolvable et qu’il y a d’importants risques pour l’exploitation”.
Elle présente des excuses pour la situation et souligne que la direction a été inefficace. Après le décès du fondateur il y a deux ans, de nombreux cadres avaient quitté le navire.
La banque, spécialisée dans la gestion de patrimoine, est fortement exposée au secteur immobilier. Elle subit donc la crise de plein fouet. C’est un des plus grands conglomérats privés du pays.
ZEG est également ce qu’on appelle une “banque de l’ombre”. En gros, elle met à disposition des fonds via des activités qui ne sont pas reprises dans les bilans, ou via des institutions non bancaires comme des cabinets fiduciaires. Bien que mystérieuses, ces banques parallèles sont une partie importante du secteur financier chinois, pesant 3.000 milliards de dollars. Voir un des acteurs majeurs faire aveu d’échec est donc une nouvelle qui préoccupe les observateurs.
Enquête pénale
Surtout que les ennuis ne viennent pas seuls. Ce lundi, il s’avère que les autorités chinoises ont lancé une enquête pénale contre ZEG. Mais la police ne précise pas plus la nature des faits que “crimes” et “activités illégales”. Elle demande aussi aux investisseurs de collaborer à l’enquête, rapporte CNN.
Il reste à voir ce que l’enquête va donner. Mais un tel aveu d’insolvabilité et une enquête pénale qui vise le groupe – voilà le signe que les maux de tête sont loin d’être terminés en Chine. Quelles pourraient être les répercussions sur d’autres institutions financières et/ou immobilières et va-t-on vers un effet boule de neige ? C’est ce qu’il faudra déterminer maintenant.
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