Quelle réponse de la Chine après les nouvelles taxes de Biden ?

Des essais menés au port d'Anvers avec des navires au chargement plus important © belga

Après des taxes monstre des Etats-Unis contre des produits chinois, Pékin répond avec une enquête anti-dumping. L’enquête vise également Europe.

Grosses annonces du président des États-Unis, Joe Biden, la semaine dernière : les taxes d’importations sur certains produits chinois sont augmentés d’un fameux cran. Les taxes sur les véhicules électriques chinois passent par exemple de 27,5% à 100%. Pour les batteries de VE, l’acier et l’aluminium, elles sont portées de 7,5 à 25% et de 25 à 50% pour les panneaux solaires et les cellules photovoltaïques.

Pour Biden, c’est une mesure pour protéger la production locale, qui pourrait être étouffée par des produits chinois coûtant beaucoup moins cher. Ce prix bas serait “artificiel”, selon le communiqué de la Maison blanche, à cause de subsides par exemple. Des produits d’une valeur totale de 18 milliards de dollars sont visés. C’est aussi une manière de s’attaquer aux véhicules chinois importés via le Mexique (ils y profitent d’une taxation plus légère).

Réponse chinoise

Le président américain précédent, Donald Trump, avait déjà augmenté de nombreuses taxes d’importations sur des produits chinois (et Biden l’avait vertement critiqué). La Chine a alors répliqué avec des taxes sur des produits américains. Oeil pour oeil, dent pour dent.

Cette fois ne fait pas exception. Dimanche, le ministère du Commerce chinois a annoncé ouvrir une enquête sur des pratiques anti-dumping concernant le Polyoxyméthylène (ou POM) copolymère. Il s’agit d’un plastique utilisé pour produire des pièces d’automobiles ou d’appareils électroniques, entre autres.

L’enquête, qui doit durer un an, pourrait mener à une importante hausse des droits de douane, comme cela avait été le cas pour les vins australiens (plus de 200%), par exemple.

Pas que les Etats-Unis

Pékin veut ainsi “punir” les producteurs américains de ce composant, comme Washington “s’en prend” à ses constructeurs automobiles et de panneaux solaires, et à ses producteurs de métaux. Mais ce ne sont pas les seuls concernés : l’enquête se penche aussi sur l’Europe, Taïwan et le Japon.

La Chine a également une dent contre l’Europe. C’est que l’UE a récemment ouvert de telles enquêtes anti-dumping sur les véhicules électriques et les appareils médicaux chinois. Pékin les a qualifiées de “protectionnistes”. Cette enquête contre les fournisseurs de PMO européens devrait donc également être une réponse à ces enquêtes de la Commission européenne (tout comme pour l’enquête chinoise sur le cognac). Un signe de plus que les tensions entre la Chine et les Etats-Unis, mais aussi entre Pékin et Bruxelles, augmentent.

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