Quand Trump rejette la faute… sur l’Ukraine et Macron reçoit De Wever… en visioconférence

Donald Trump s'exprime depuis la Floride, le 18 février. (Photo by ROBERTO SCHMIDT / AFP)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le premier round des négociations russo-américaines se fait à l’avantage pur de Moscou, ce que confirme le président américain. Emmanuel Macron poursuit ses consultations européennes, avec la Belgique, mais à distance cette fois. L’évolution du monde avance, vite.

Lorsque l’on parle d’une ère de “post-vérité”, ce n’est pas un faible mot. Les négociations se précipitent sur l’Ukraine entre les Etats-Unis et la Russie, sans l’Ukraine, au grand désarroi de son président Vlodymyr Zelenski, qui l’a exprimé mardi depuis la Turquie, où il était reçu.

Le premier round des négociations entre les délégations russes et américaines a eu lieu en Arabie Saoudite, au niveau des ministres des Affaires étrangères. Les liens sont renoués entre Washington et Moscou, clairement au détriment du pays agressé.

Post-vérité, donc: le président américain, Donald Trump, a rejeté la responsabilité de ces trois années de guerre… sur l’Ukraine. Alors qu’on l’interrogeait sur le dépit de Zelensky, voici ce qu’il a rétorqué: “Vous auriez dû mettre fin [à la guerre] il y a trois ans – vous n’auriez jamais dû la commencer. Vous auriez dû conclure un accord.”

Opportunisme économique

Une petite musique s’élève depuis le retour du républicain au pouvoir, selon laquelle l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait “s’expliquer” au nom des erreurs occidentales et de “l’agressivité” de l’OTAN qui s’est élargi aux portes de la Russie.

C’est oublier que la logique russe est écrite, avec la volonté affirmée de recréer un empire. Les agressions contre la Tchetchenie, la Géorgie, la Crimée, pour ne pas parler de l’intervention en Syrie, ont précédé le conflit ouvert en Ukraine. Par ailleurs, les Occidentaux ont tenté à de nombreuses reprises d’ouvrir les portes à Moscou pour l’ancrer dans un espace de collaboration. En vain.

Les Européens gardent un goût amer des accords de cessez-le-feu conclus avec Vladimir Poutine.

La petite musique révèle un opportunisme qui grandit dans les cercles favorables à Donald Trump, mais aussi dans des milieux d’affaires intéressés par les deal à concrétiser avec la Russie ou la capacité à “exploirer” les terres rares ukrainiennes.

Investissements économiques, exploitations des réserves de gaz et de pétrole, levée des sanctions….: voilà ce qui se trouve derrière la volonté de paix américaine. Même si  “parler de commerce et d’investissements me semble très prématuré à ce stade”, dit David Kramer, ancien secrétaire d’Etat adjoint (2008-2009).

De Wever en visioconférence

En attendant, les Européens poursuivent leurs consultations pour se préparer à la menace de cet accord conclu sans eux. Après une première réunion lundi soir à l’Elysée, le président français, Emmanuel Macron, reçoit ce mercredi un “deuxième cercle” de pays, mais cette fois… en visioconférence. Parmi les dirigeants, il y aura biel et bien Bart De Wever, notre Premier ministre.

Y participeront également les dirigeants de la Norvège, du Canada, des Etats baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), de la Tchéquie, de la Grèce, de la Finlande, de la Roumanie et de la Suède.

Soyons de bon compte, ce n’est pas là que la risposte se préparera, il s’agit davantage d’informer ceux-ci de ce qui s’est dit lundi. Pour poursuivre le soutien à l’Ukraine, le reste étant encore prématuré et faisant l’objet de divisions.

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