Moteurs thermiques : l’Allemagne sort gagnante

Un accord est intervenu ce week-end entre l’Union européenne et l’Allemagne. Afin de sauvegarder l’interdiction de la vente des moteurs thermiques en 2035, les e-carburants seront autorisés.

Une crise de plus de trois semaines s’est achevée le week-end dernier: les autorités européennes ont finalement trouvé un accord avec l’Allemagne (et aussi l’Italie qui était moins revendicative) sur les moteurs thermiques.

La vente de tels moteurs sera bien interdite en 2035 mais ceux utilisant des carburants de synthèse (ou e-carburants) continueront à être autorisés. Chacun se félicite de l’accord puisque, globalement, le but recherché est préservé. En effet, ces carburants sont neutres en émissions carbonées.

Mais le diable se niche dans les détails… Ces e-carburants sont produits au départ de CO2 capté (usines, etc.) que l’on va recombiner avec de l’hydrogène vert obtenu par électrolyse de l’eau. Un procédé extrêmement coûteux en énergie pour un carburant bien moins efficace que l’essence ou le diesel. A l’heure actuelle, le prix estimé de ces e-carburants tourne aux alentours des 4 euros le litre.

Alors, pourquoi cette dérogation? Il était généralement admis que ces carburants allaient constituer une porte de sortie ou un pis-aller pour des secteurs où l’électrification n’est que balbutiante, par exemple les transports aériens ou maritimes. Mais les constructeurs automobiles de luxe comme Lamborghini, Ferrari ou Porsche les voient aussi d’un bon œil car ils leur permettent de préserver leur savoir-faire technologique et de continuer à vendre leurs belles mécaniques.

A l’usage, leur raisonnement est le suivant: celui qui s’offre une Porsche est capable d’acheter son carburant à trois ou quatre euros le litre. Pour bon nombre de constructeurs, ces e-carburants ne devraient rester qu’une solution de niche tant en raison de leur prix que de leur production qui devrait rester limitée. Pas sûr que cela valait une crise…