Mini-accord commercial UK-USA : que contient-il exactement ?

Le Royaume-Uni et les États-Unis ont conclu un premier accord commercial, que Donald Trump a qualifié d’« historique ». Les autres parlent plutôt d’un accord limité, pour ne pas dire très flou.
Londres a décroché le premier accord commercial de l’ère Trump. Après plusieurs semaines de tractations, le Royaume-Uni est parvenu à un accord avec Washington, sur fond de recul stratégique des surtaxes imposées par Trump face aux turbulences économiques mondiales. Mais la montagne a peut-être accouché d’une souris. Trump l’a lui-même admis : les détails du pacte feront encore l’objet de négociations dans les semaines à venir. Car bien loin du grand traité global annoncé, ce qu’on peut qualifier de mini-deal permet avant tout des ajustements tarifaires sectoriels. La plupart des analystes qualifient même cet accord de « limité », car il est flou sur plusieurs points.
Les principaux éléments de l’accord
Quelques éléments ont tout de même été précisés via un communiqué du gouvernement britannique. L’accord entre le Royaume-Uni et les États-Unis porte principalement sur le commerce bilatéral de voitures et de pièces automobiles, d’acier et d’aluminium, de bœuf, d’éthanol et de pièces aéronautiques.
Plus spécifiquement
– Une réduction des droits de douane américains sur les voitures britanniques de 27,5 % à 10 %, dans la limite de 100 000 véhicules par an.
– La suppression des surtaxes sur l’acier et l’aluminium britanniques. Une création d’une zone commerciale pour l’aluminium et l’acier a été évoqué par Trump. Selon le Premier ministre britannique Starmer, les droits d’importation sur l’acier et l’aluminium dans les deux pays tomberont ainsi à zéro.
– Un accès réciproque au marché de la viande bovine (pour un quota maximal de 13 millions de kilos par an) et la suppression des droits de douane britanniques sur l’éthanol américain.
– L’exportation sans taxe de moteurs Rolls-Royce vers les États-Unis (en échange de l’achat de nouveaux avions Boeing pour un montant de 10 milliards de dollars)
La taxe minimale globale à l’importation de 10 % imposée par les États-Unis au Royaume-Uni, annoncée le 2 avril lors du « Jour de la Libération » de Trump, reste en vigueur. Néanmoins le Royaume-Uni bénéficierait d’un traitement préférentiel en cas de nouveaux droits de douane américains.
Un accord plus politique qu’économique ?
Les deux pays avaient intérêt à ne pas se présenter les mains vides. Du côté britannique, cet accord est stratégiquement important pour marquer une autonomie post-Brexit vis-à-vis de Bruxelles. Pour Washington, il s’agit de montrer une capacité à négocier des deals bilatéraux malgré un contexte international tendu, et d’ouvrir de nouveaux débouchés à l’agriculture et à l’industrie américaine, particulièrement dans les États électoralement stratégiques.
Vers un accord plus large ?
À en croire Trump, les négociations se poursuivent en vue d’un accord commercial plus étendu, incluant notamment le secteur pharmaceutique. Un secteur aujourd’hui exempt de droits, mais crucial pour l’économie britannique, car c’est là que sont basés les deux géants AstraZeneca et GSK.
D’autres partenaires, comme l’Inde, le Japon ou la Corée du Sud, seraient aussi en ligne de mire de l’administration Trump pour conclure des accords similaires.
Car comme l’a promis Trump, cet accord n’est que le premier d’une “longue série ». Sont aussi annoncées pour ce week-end, en Suisse, des discussions avec la Chine. Trump a également réaffirmé son intention d’aussi vouloir conclure un accord avec l’Europe.
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