Maduro réélu au Venezuela, des fraudes dénoncées: le symbole déchu de l’ultra-gauche

Nicolas Maduro après se réélection contestée.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le dictateur vénézuélien réélu de justesse, mais sa victoire est contestée par l’opposition et par d’autres pays latino-américains. Le symbole n’estmême plus vénéré à gauche de la gauche. Un quart de la population a quitté le pays.

Il fut un temps où les partis de l’ultra-gauche européenne vénéraient le Venezuela. Marchant dans les pas du Cuba de Fidel Castro, sur une terre longtemps entre les mains des grands propriétaires terriens, le président Hugo Chavez avait mis en oeuvre une “révolution bolivarienne” de 1999 à 2013. Chassant les riches et profitant de la manne pétrolière. A son décès, Nicolas Maduro a repris le flambeau.

Ce dernier vient d’être officiellement réélu à la tête du pays avec 51,2% des voix, selon le Conseil national électoral. Mais l’opposition, unie, refuse de reconnaître son élection et a revendiqué dans la nuit sa victoire à la présidentielle, assurant que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia avait remporté 70 % des suffrages. Diplomate de carrière, Edmundo Gonzaelz avait été mis en selle après le rejet de la candidature de Maria Corina Machado, qui avait remporté la primaire de l’opposition.

Le Costa Rica dénonce une “victoire frauduleuse”, le président chilien estime que cette élection est “difficile à croire” et le président argentin Javier Milei clame “Maduro, dehors!’. Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, réclame “une transparence totale”. Bref, personne n’est dupe.

Un PIB en dégringolade complète

Bien sûr, il a d’autre chat à fouette pour le moment, mais on a beau scruter les réseaux de Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, pas un mot sur le Venezuela. Par contre, il a pris le temps de poster uen photo avec le président de gauche colombien, Gustavo Pedro, présent à Paris pour l’ouverture des Jeux olympiques. Même silence de la part du PTB en Belgique. C’est que le “modèle” vénézuelien est devenu embarrassant en raison de ses violations des droits de l’homme et de son incurie économique.

L’enjeu de cette élection n’était autre que celui de la richesse du pays. Nicolas Maduro, 61 ans, avait promis à ses électeurs “un temps béni, miraculeux de croissance et de prospérité”, mais la réalité est bien différente : entre 2014 et 2020, le pays a perdu 75% de son PIB. Pas moins d’un quart de la population a émigré, majoritairement chez le voisin colombien ou aux Etats-Unis.

La crise a détruit l’épargne des ménages, la monnaie et l’Etat lui-même, qui est désormais incapable de fournir à ses citoyens les services de base que sont l’eau, l’électricité, le transport public, la santé ou l’éducation”, résumait, pour Le Monde, Asdrubal Oliveros, directeur du bureau d’études économiques Ecoanalitica. C’est, aussi, le fruit des sanctions décidées par les Etats-Unis pour mettre à genoux ce bastion communiste à ses portes.

Devant ce constat d’échec, difficile pour la gauche radicale de continuer à faire du Venezuela un “laboratoire”. Les résultats contestés ouvrent une période d’incertitude et, potentiellement, de tensions susceptibles de déraper.

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