L’Ukraine craint d’être la victime collatérale de la guerre au Proche-Orient

Mark Rutte, secrétaire général de l'Otan, avec le président Zelensky ce 24 juin. (ANP)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Une rencontre Trump -Zelensky devrait avoir lieu en marge du Sommet de l’Otan à La Haye. La précipitation des événements entre Israël et l’Iran détourne les priorités. Les Européens doivent rappeler que si l’on parle d’investir 5% du PIB dans la défense, c’est bien… en raison de la menace russe.

Une rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue américain Donald Trump serait bel et bien prévue mercredi en marge du sommet de l’Otan à La Haye. La réunion est programmée pour mercredi “en début d’après-midi”, “les équipes sont en train de finaliser les détails”.

Donald Trump s’est contenté de dire qu’il le rencontrerait “probablement”. Et qu’il prendrait de ses nouvelles, lui qui n’aurait “jamais dû se trouver où il en est”.

C’est toujours cela de pris pour un Zelensky dépité, ces dernières semaines, par l’évolution des événements dans le monde qui a déplacé le centre de gravité des dirigeants du monde, singulièrement du locataire de la Maison Blanche, vers le Proche-Orient avec la conflit entre Israël et l’Iran.

Là, face à la menace, Donald Trump a bel et bien décidé une intervention armée, fut-elle ciblée. Dans le conflit ukrainien, il ne met aucune pression sur la Russie.

“Parmi des amis”

Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a accueilli le président ukrainien Volodymyr Zelensky à La Haye mardi, en soulignant qu’il se trouve “parmi des amis” et l’assurant du soutien “irréversible” de l’organisation.

Cela vaut mieux de le préciser. Car au vu de l’urgence du moment, et du peu de temps disponible dans le chef du président américain, il n’était pas évident, dans un premier temps, que le conflit ukrainien serait bien au menu.

Mark Rutte a donc rassuré, en souriant: “Je ne peux rien dévoiler au sujet de la déclaration mais je peux dire avec assurance qu’elle comprendra des éléments importants sur l’Ukraine et la poursuite du soutien financier”.

La menace russe

Ces derniers jours, le débat se focalisait prioritairement sur la nécessité pour les pays européens de relever leurs investissements à 5% du PIB. Mais certains dirigeants européens se devaient de rappeler que si une priorité se trouve sur la table, c’est… en raison de la menace russe, pas par un don du Saint-Esprit.

Exaspéré par les violations du cessez-le-feu entre Iraël et l’Iran, Donald Trump sera-t-il d’humeur à condamner l’attitude russe? Lorsque Vladimir Poutine lui avait confié sa volonté de jouer les médiateurs, il lui avait rétorqué qu’il avait lui-même une guerre à terminer. Mais récemment, à l’occasion d’un dérapage verbal de Medvedev sur le nucléaire, il soulignait que le président russe est bien “le boss”.

En Ukraine, on s’inquiète de voir toute l’attention accordée au Proche-Orient. Pour Zelensky, la crainte est grande de voir son pays délaissé à un moment clé. Y compris dans les moyens militaires qui lui sont octroyés.

Le Sommet de l’Otan sera-t-il à la hauteur de l’enjeu?

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