Les musées parisiens impactés par les JO-2024 avant une rentrée pleine d’espoir
Les Jeux olympiques mettent-ils à mal les musées parisiens ? Malgré une baisse de la fréquentation depuis le début de l’été, ces lieux de culture assurent savourer l’enthousiasme collectif et prédisent une très bonne arrière-saison.
Le Louvre, le musée le plus célèbre de France a subi, comme tous les établissements aux alentours, la restriction des accès aux quais de Seine la semaine précédant la cérémonie d’ouverture, avec la fermeture de la plupart des ponts.
Le Louvre était par ailleurs fermé les 25 et 26 juillet, jour de la cérémonie, comme le musée d’Orsay, de l’Orangerie (écrin des Nymphéas de Claude Monet) ou encore le musée du Quai Branly-Jacques Chirac (arts non-occidentaux notamment africains). Ce dernier a accusé entre le 15 et le 28 juillet une baisse de 40% de sa fréquentation par rapport à l’an dernier, tout comme le musée d’Orsay. Le musée de l’Orangerie, au cœur du site olympique de la place de la Concorde, a lui enregistré une baisse de 65%.
Les équipes de la tour Eiffel observent de leur côté “une fréquentation légèrement en retrait” en juillet, attribuée à la mauvaise météo, avec en moyenne entre 18.000 et 21.000 visiteurs par jour.
Le Château de Versailles, théâtre des épreuves olympiques d’équitation, a également vu sa fréquentation chuter de 20 à 30% la semaine dernière.
Reprise
“On s’y attendait”, tempère auprès de l’AFP Pierre-Emmanuel Lecerf, administrateur général du Château. “Pour un touriste international, venir une semaine avant les JO, ce n’est pas tout à fait logique, et le touriste culturel savait que ce n’était pas la meilleure semaine parce qu’il y avait des fermetures”, précise-t-il. Par ailleurs, depuis le lancement des Jeux, les visites repartent à la hausse: mardi et mercredi, quelque 20.000 personnes ont visité le Château et les jardins, soit à peine moins que les 21.600 entrées enregistrées l’an dernier.
Même constat à la tour Eiffel, qui voit la fréquentation remonter depuis la levée des restrictions d’accès avec une moyenne de 21.000 visiteurs quotidiens.
Au musée d’Orsay, comme pour celui de l’Orangerie, la fréquentation reprend également, sans pour autant atteindre les chiffres habituels, mais reste “satisfaisante”, constatent les musées qui “espèrent poursuivre sur cette tendance”.
“Le monde entier retombe amoureux de Paris”
Il n’y a pas que les chiffres, ajoute Pierre-Emmanuel Lecerf. “C’est d’abord le sentiment de fierté qui prédomine”, assure-t-il, en vantant “un moment exceptionnel”. “On observe une ambiance particulière, un esprit joyeux et enthousiaste, comme si l’esprit des Jeux que l’on voit dans Paris était entré dans nos musées”, abonde le musée d’Orsay, qui accueille des visiteurs “qui semblent majoritairement être des spectateurs des JO dont certains découvrent pour la première fois le musée.”
Une ambiance et une visibilité qui pourraient bien profiter aux établissements culturels après coup, comme ce qu’il s’est passé à Londres à l’occasion des JO de 2012. Une baisse de 20% à 30% des “touristes habituels” avait été constatée, selon le cabinet MKG, mais la fréquentation touristique des deux années suivantes avait été “boostée”.
“On s’attend à une très forte fréquentation à partir de la rentrée parce que les images sont magnifiques et que le monde entier retombe amoureux de Paris”, a ainsi avancé la responsable du Louvre. “L’arrière-saison s’annonce prometteuse grâce notamment à l’excellent rayonnement international”, jugent également les équipes de la tour Eiffel.
Certains musées habituellement moins plébiscités bénéficient par ailleurs déjà d’un “effet JO”. La Conciergerie a notamment connu un pic de connexions sur son site internet au lendemain de la cérémonie d’ouverture au cours de laquelle elle était mise à l’honneur, avec une augmentation de la fréquentation de 288% sur la période du 25 au 31 juillet par rapport à la semaine précédente.
La Monnaie de Paris, qui frappe et expose les médailles olympiques, aussi mise au cœur de la cérémonie d’ouverture, constate également une hausse de la fréquentation.