Les grandes économies mondiales en ordre dispersé face à l’inflation et la croissance

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Légère contraction en Allemagne, petite progression en France, nette accélération aux Etats-Unis: l’évolution des principales économies mondiales ne suit pas la même ligne partout au troisième trimestre, alors qu’en parallèle, l’inflation ralentit, elle, de manière généralisée.

L’Europe stagne

La zone euro a vu son économie se contracter au troisième trimestre, après le léger rebond du printemps. Le produit intérieur brut des 20 pays partageant la monnaie unique a reculé de 0,1%, autant que celui de l’Allemagne. La première économie européenne a pâti de la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation ainsi que des coûts de l’énergie qui pèsent sur l’industrie.

En France, le PIB a progressé de 0,1% notamment grâce au rebond de la consommation des ménages.

L’économie espagnole a elle progressé de 0,3% au troisième trimestre, pénalisée par les résultats décevants de son commerce extérieur; le Portugal a vu son PIB reculer de 0,2% tandis que celui de l’Italie a stagné.

L’Autriche est pour sa part entrée en récession, voyant son PIB trébucher de 0,6% après un recul de 0,8% le trimestre précédent. L’Irlande a également connu une forte baisse de son PIB, à -1,3%.

Sur l’ensemble de l’Union européenne, le PIB est en légère hausse de 0,1%.

Au Royaume-Uni, la croissance a rebondi au deuxième trimestre, selon les derniers chiffres disponibles publiés début août. Le PIB a progressé de 0,2% par rapport au trimestre précédent.

Forte croissance aux Etats-Unis

La croissance de l’activité économique américaine a fortement progressé au troisième trimestre, portée par la consommation des ménages: elle a atteint 1,2% par rapport au trimestre précédent. En “rythme annualisé”, mesure privilégiée qui représente la croissance qui serait atteinte sur l’année entière au rythme du trimestre, la croissance a atteint 4,9%, deux fois plus qu’au deuxième trimestre.

L’inflation y était en septembre de 3,4% sur un an, selon l’indice PCE privilégié par la Banque centrale Fed. Une hausse des prix stable pour le troisième mois d’affilée.

Une autre mesure de l’inflation, l’indice CPI, sur lequel sont notamment indexées les retraites, a montré une hausse des prix stable sur un an en septembre, à 3,7%, mais en ralentissement sur un mois, pour la première fois depuis mai.

Reflux de l’inflation en Europe

Dans la zone euro, le taux d’inflation a chuté à 2,9% en octobre, confirmant la décrue de la hausse des prix après 5,2% en août puis 4,3% en septembre. Si l’inflation est toujours loin de l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE), il s’agit de son niveau le plus bas depuis juillet 2021.

Ce recul de l’inflation s’explique essentiellement par la dégringolade (-11,1% sur un an) des prix de l’énergie, tandis que le renchérissement des prix alimentaires (+7,5%), des services (+4,6%) ou des biens industriels hors énergie (+3,5%) a ralenti.

Selon l’indicateur européen harmonisé de l’inflation (HICP) – différent des calculs nationaux faits par l’Institut de la statistique français -, la hausse des prix s’est atténuée à 4,5% en France en octobre, après 5,7% en septembre. Elle baisse à 3,0% en Allemagne, contre 4,3% en septembre.

Ralentissement de la croissance chinoise

En Chine, le PIB a progressé de 1,3% au troisième trimestre, après +0,8% sur la période avril-juin.

Sur un an, mesure privilégiée en Chine, le PIB a progressé de 4,9% au troisième trimestre, un essoufflement comparé au trimestre précédent (+6,3%) au moment où une crise sans précédent dans l’immobilier pénalise l’activité de la deuxième économie mondiale.

Selon la Banque mondiale, la croissance de la région Asie de l’est et Pacifique devrait atteindre 5% en 2023 et 4,5% en 2024. Il s’agit du plus faible rythme attendu depuis la fin des années 60, en dehors des périodes exceptionnelles.

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