Les écolabels ne garantissent pas des revenus plus élevés aux agriculteurs du Pérou

Tri des fèves - A leur arrivée à Verviers, en provenance du monde entier, les fèves de cacao sont triées. Les cultivateurs les font souvent sécher sur le sol ou sur le toit de leur maison, de sorte qu'elles sont encore parfois mêlées à de la terre. Ou à du jute, celui des sacs dans lesquels elles sont transportées. Un kilo de fèves de cacao donnera un kilo de chocolat fini. © Wouter Rawoens

Les écolabels apposés sur les produits alimentaires ne garantissent pas des revenus plus élevés aux agriculteurs péruviens, ressort-il d’une étude de la KU Leuven.

Si les prix de vente augmentent, les agriculteurs n’en bénéficient pas réellement en raison des frais qu’ils doivent supporter pour satisfaire aux conditions de labellisation.

“Nous importons de nombreux produits alimentaires dans le monde entier, tels que les fruits, le café et les fèves de cacao, mais nous ne savons pas grand-chose de la réglementation relative à la durabilité ou aux conditions de travail dans les pays d’origine”, a indiqué la doctorante à l’université louvaniste, Eva Boonaert. “Parallèlement, les conditions sociales et écologiques dans lesquelles travaillent les agriculteurs du monde entier sont de plus en plus connues. Les 339 labels qui existent actuellement dans le monde en sont la preuve.”

Pour savoir si la labellisation a un effet sur les revenus des agriculteurs, les chercheurs ont examiné les labels Fairtrade et Organic (ou biologique), mais aussi la certification GlobalG.A.P. La doctorante s'est concentrée sur les petits exploitants agricoles péruviens et a mené plus de 20 entretiens avec divers acteurs du secteur. Elle a, en outre, analysé des données provenant d'une enquête agricole nationale réalisée entre 2015 et 2019.

Si les agriculteurs labellisés vendent leurs produits certifiés à un prix plus élevé, ce gain est rattrapé par les frais qu'ils supportent pour répondre aux critères de labellisation, démontre l'étude. Par exemple, les agriculteurs doivent prendre en compte des coûts de main-d'œuvre plus élevés ou utiliser des matières premières plus chères. "C'est devenu une opération à somme nulle", a relevé Eva Boonaert.
L'étude a été publiée dans la revue scientifique Food Policy.

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