Le Royaume-Uni reprend le fil de Tony Blair, mais ne reviendra pas dans l’Union européenne

Keir Starmer
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le travailliste Keir Starmer va remporter les élections législatives, ce 4 juillet, face à des Tories en lambeaux. Il arrive à la tête d’un pays abîmé par le Brexit, mais a déjà rejeté l’idée d’une réadhésion.

Keir Starmer sera le prochain Premier ministre britannique. Ce n’est pas faire injure aux électeurs, qui se rendent aux urnes ce jeudi 4 juillet, d’établir ce pronostic. Le Labour caracole en tête des sondages depuis longtemps, la seule question étant de savoir si les conservateurs parviendront à éviter une débâcle trop forte, pour se maintenir en vie.

Après treize années de domination conservatrice, fantasque par moments, le vainqueur annoncé retrouve un pays endetté et socialement divisé. Le Brexit est passé par là, avec un bilan économiquement catastrophique et un isolement qui n’a pas rendu la grandeur du Royaume.

Un Tony Blair de la reconstruction

Avocat de formation, ancien directeur des poursuites publiques pour l’Angleterre et le Pays de Galle, le futur locataire du 10 Downing Street s’est converti en politique au milieu de la décennie précédente. Dans un premier temps, il a dû recrédibiliser un parti travailliste que le profil controversé de Jeremy Corbyn, notamment accusé d’antisémitisme, avait marginalisé. C’est simple: il a nettoyé les écuries et fait main basse sur la formation politique en écartant ses adversaires potentiels.

En arrivant à la tête du Royaume-Uni, ce leader opportuniste devra s’employer à un même travail de reconstruction, dans tous les sens du terme. Il s’agira à la fois de garder sous contrôle une dette désormais proche des 100% du PIB, tout en mettant en oeuvre un programme social avec la promesse de construrie 1,5 millions de logements en cinq ans. A Londres ou ailleurs, il est devenu impossible de se loger, même en y travaillant.

Keir Starmer reprendra le fil cousu par Tony Blair entre 1997 et 2007, avec un profil recentré, sans disposer de son charisme mobilisateur. Il intègre, aussi, les préoccupations de l’époque: une transition écologique volontariste, une préoccupation militaire dans le contexte géopolitique troublé…

La question de l’immigration? Elle se trouve au second plan des priorités travaillistes. Pourtant, les arrivées de migrants via la Manche restent un sujet de préoccupation et nourrissent le ressentiment porté notamment par Nigel Farage, l’ancien eurodéputé chantre du Brexit, qui devrait revenir au parlement en tombant les masques extrêmes.

Pas de retour dans l’Union

Les travaillistes, de retour au pouvoir, prépareront-ils un retour du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne? Le nouveau Premier ministre en a exclu l’idée. Son prédécesseur, Jeremy Corbyn, avait contribué à la victoire du Brexit. Si le constat de l’échec de cette rupture brutale est désormais posé, la cicatrisation passera plutôt par une amélioration des relations commerciales et de la libre circulation.

Le romantisme d’un retour dans l’Union est d’autant moins à l’ordre du jour qu’au sein des Vingt-Sept, les héritiers populistes du Brexit vivent leurs meilleurs jours, de Giorgia Meloni en Italie à Marine Le Pen en France en passant par les Pays-Basl a Slovaquie ou la Hongrie. Sauf que là-bas, on a retenu la leçon et… on ne parle plus d’Exit.

Times they’re changin’…

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