Le pétrole profite des signes de détente de la guerre commerciale de Trump

Les cours du pétrole progressent vendredi, poursuivant le mouvement de la veille, poussés par l’accord commercial entre Londres et Washington que les investisseurs interprètent comme le début d’une détente généralisée dans la guerre commerciale lancée par le président américain.
“Les marchés financiers, y compris le pétrole, font preuve d’un regain d’optimisme à la suite” de cet accord présenté jeudi, affirme Arne Lohmann Rasmussen de chez Global Risk Management. Mais le marché pétrolier attend avant tout le début des discussions entre Pékin et Washington qui doivent avoir lieu samedi en Suisse. Les deux pays s’imposent mutuellement des droits de douane écrasants pour le commerce, “actuellement fixés à un niveau qui a effectivement interrompu les échanges entre les deux économies”, assure l’analyste.
Principaux consommateurs d’or noir
La Chine et les Etats-Unis sont les deux principaux consommateurs d’or noir au monde, et la santé économique de ces pays influence fortement la demande et les cours du pétrole.
Vers 09H15 GMT (11H15, heure de Bruxelles), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, prenait 1,53% à 63,80 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, gagnait 1,65% à 60,90 dollars.
La hausse du pétrole est aussi liée au fait que “le Trésor américain sanctionne une troisième raffinerie chinoise”, de type “théière”, c’est-à-dire une raffinerie indépendante et de petite taille, estiment les analystes de DNB.
Washington a sanctionné “Hebei Xinhai Chemical Group Co. et trois opérateurs de terminaux portuaires dans la province de Shandong pour leur rôle dans l’achat ou la facilitation de la livraison de centaines de millions de dollars de pétrole iranien”, dans le cadre de sa politique de “pression maximale” sur les exportations de brut iranien, a annoncé jeudi le Trésor américain.
Le bras de fer pétrolier
“Cela laisse présager un renforcement des sanctions contre l’Iran, ce qui soutiendrait les prix du pétrole et contrerait l’effet de l’augmentation de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+)”, suppose Arne Lohmann Rasmussen.
Toutefois, selon des informations de presse, le ministre de l’énergie du Kazakhstan, membre de l’Opep+ pointé du doigt pour son dépassement des quotas de production, a déclaré hier que son pays ne prévoyait pas de réduire sa production de pétrole en mai, alors que celle-ci est environ “30% supérieure à son quota” attribué par le cartel, selon les analystes de DNB.
Cela pourrait conduire l’Arabie saoudite et l’Opep+ à produire davantage encore pour mettre la pression sur les membres du groupe qui ne se conforment pas aux règles, ce qui serait un facteur de baisse des prix.