Le Parlement européen réclame une loi contre l’addiction au smartphone et à internet

enfants et écrans
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Le Parlement européen a appelé mardi la Commission à proposer une nouvelle législation contre la nature addictive des jeux en ligne, des médias sociaux, des services de streaming et des marchés en ligne, notamment pour mieux protéger les enfants.

“Aucune autodiscipline ne peut vaincre les trucs et astuces du Big Tech, alimentés par des armées de concepteurs et de psychologues pour vous garder rivés à votre écran”, a lancé l’eurodéputé néerlandais Kim Van Sparrentak (Verts/ALE), rapporteur d’un texte approuvé à la quasi-unanimité (545 voix pour, 12 contre et 61 abstentions).

“Si nous n’agissons pas maintenant, cela aura un impact sur la santé mentale et le développement du cerveau des générations à venir”, a-t-il mis en garde.

L’utilisation problématique des smartphones ou de l’internet est susceptible de générer des symptômes de santé mentale tels que la dépression, le manque d’estime de soi, l’anxiété, le manque de sommeil et les comportements obsessionnels compulsifs, les enfants et les jeunes étant les plus vulnérables. Les jeunes âgés de 16 à 24 ans passent en moyenne plus de sept heures par jour sur l’internet, et un sur quatre fait preuve d’une utilisation problématique de son smartphone qui s’apparente à de la dépendance, selon le Parlement.

Les géants du net exploitent les vulnérabilités des utilisateurs afin de capter leur attention et monétiser leurs données, rappellent les élus. Ils souhaitent donc renforcer la protection des consommateurs grâce à des alternatives plus sûres, même si celles-ci ne sont pas aussi rentables pour les plateformes de médias sociaux.

Interdiction des techniques de dépendance nuisibles

Les eurodéputés réclament une interdiction des techniques de dépendance nuisibles non couvertes par la directive sur les pratiques commerciales déloyales, telles que le défilement infini, la lecture automatique par défaut, les notifications constantes (“push”).

Pour atténuer la nature addictive des plateformes et responsabiliser les consommateurs, la Commission est invitée à présenter un “droit à ne pas être dérangé”.

Le Parlement réclame une liste de bonnes pratiques, telles que le message “réfléchissez avant de partager”, la désactivation des notifications par défaut, le flux chronologique (et non algorithmique), l’utilisation d’un écran en échelle de gris, le verrouillage automatique et les résumés du temps total passé sur l’écran. Ils proposent également des campagnes de sensibilisation pour cultiver des habitudes en ligne plus sûres et plus saines.

Tous les eurodéputés belges ont voté pour, à l’exception de trois élus Vlaams Belang (Annemans) et N-VA (Bourgeois, Kanko).

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