Le monde se prépare-t-il à une guerre commerciale mondiale ?
Pour anticiper les droits de douane prévus par Donald Trump et atténuer les effets d’une éventuelle guerre commerciale mondiale, de nombreux pays explorent de nouvelles voies commerciales. La Chine, en particulier, s’engage activement dans cette quête et voit des opportunités au Maroc et en Égypte.
Chaque jour apporte son lot de tensions commerciales. Lundi, le président sortant Joe Biden a renforcé les contrôles à l’exportation des puces électroniques vers la Chine, invoquant leur potentiel d’utilisation dans le développement de systèmes avancés d’intelligence artificielle (IA) et d’armement. Cette annonce a été suivie, à peine 24 heures plus tard, par une déclaration du président élu Donald Trump, menaçant les pays du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, ainsi que leurs nouveaux membres : l’Iran, l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Éthiopie) de droits de douane de 100 % s’ils créaient ou soutenaient une monnaie destinée à rivaliser avec le dollar américain.
« Ils peuvent aller chercher un autre pigeon. Il n’y a aucune chance que les BRICS remplacent le dollar dans le commerce international, et tout pays qui essaie devra faire ses adieux à l’Amérique », a-t-il déclaré sur son réseau social, Truth Social. Peu importe si ces sanctions aggravent l’inflation aux États-Unis ou bouleversent les flux commerciaux mondiaux, semble-t-il.
Un contexte de tensions commerciales exacerbées
Ces menaces de Trump ravivent les craintes d’une guerre commerciale mondiale. Elles interviennent moins d’une semaine après qu’il a annoncé son intention d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits en provenance du Canada et du Mexique. Il envisage aussi d’introduire des droits de douanes de 60 % les produits venant de Chine dès son entrée en fonction. Ces déclarations sèment la confusion : s’agit-il de pressions politiques pour asseoir son influence ou des prémices d’une véritable escalade économique ?
Ce qui est certain, en revanche, c’est que Trump n’est pas le seul à privilégier des politiques protectionnistes. Une vague mondiale de mesures protectionnistes est en train de transformer les relations commerciales internationales. Face à cette situation, certains pays, comme la Chine, tentent de s’adapter en réorientant leurs investissements.
La stratégie chinoise : cap sur le Maroc et l’Égypte
La Chine, anticipant ces bouleversements, s’intéresse de près à des pays comme le Maroc et l’Égypte. Le Maroc, grâce à ses accords de libre-échange avec l’Europe et les États-Unis, constitue une plateforme stratégique. En novembre, Xi Jinping y a effectué une visite éclair. 10 milliards d’euros d’investissement chinois ont aussi été annoncés pour le premier semestre 2024, principalement dans les secteurs des batteries et de l’industrie automobile.
Selon le journal Nikkei Asia, plusieurs entreprises chinoises de fabrication de puces électroniques, actuellement basées au Mexique, envisagent de s’implanter au Maroc. En parallèle, des entreprises chinoises telles que Zeekr et Baic ont annoncé leur intention de construire des usines d’assemblage en Égypte. Toutefois, Pékin ne prévoit que des installations limitées à l’assemblage sur les marchés étrangers, afin de préserver son expertise industrielle au sein de ses frontières. Cette prudence illustre une stratégie de diversification commerciale tout en limitant les risques de transferts de savoir-faire.
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