Le gouvernement français prévoit un effort budgétaire massif de 60 milliards d’euros

Le premier ministre Michel Barnier, chef du nouveau gouvernement francais, se retourne et met ses lunettes de vue pour regarder vers les tribunes avant son Discours de politique generale devant les deputes des differents groupes parlementaires presents dans l hemicycle de l Assemblee Nationale en ouverture de la session session ordinaire de la 17e legislature a Paris, France le 1 Octobre 2024. Autour de lui Nathalie Delattre, Valerie Letard, Jerome Fournel et Catherine Vautrin. (Photo by Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Report de l’indexation des retraites, meilleure maîtrise des dépenses de santé, taxation des transports polluants: pour redresser des finances publiques à la dérive, le gouvernement français prévoit un effort de 60 milliards d’euros dans son projet de budget pour 2025.

Les contours du prochain projet de loi de finances qui sera présenté le 10 octobre avec un retard inédit, commencent à se préciser, au lendemain du discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier. Transmis pour avis mardi au Haut conseil des finances publiques, rattaché à la Cour des comptes, le texte particulièrement complexe sera présenté en conseil des ministres et au Parlement plus d’une semaine après l’échéance légale du 1er octobre, après un calendrier bousculé par les législatives anticipées.

Pour réduire le déficit à 5% du produit intérieur brut (PIB) en 2025, après un creusement attendu à 6,1% cette année, le gouvernement prévoit un effort global de 60 milliards d’euros l’an prochain qui sera supporté par toutes les administrations publiques, selon une source gouvernementale.
Plus des deux tiers du montant, soit 40 milliards d’euros, proviendront de réductions de dépenses et un peu moins d’un tiers (20 milliards d’euros) de hausses d’impôts.
Côté dépenses, un peu plus de 20 milliards d’économies seront faites par l’Etat: 15 milliards d’euros viendront de la non revalorisation des crédits en fonction de l’inflation, 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires seront demandées aux ministères.

La progression des dépenses d’assurance-maladie davantage maîtrisée

Environ un tiers des économies concernent les dépenses sociales, avec comme mesure phare le report du 1er janvier au 1er juillet de l’indexation des retraites. Le montant des économies escomptées n’a pas été précisé. Même si elle reste supérieure à l’inflation, la progression des dépenses d’assurance-maladie sera davantage maîtrisée. Les collectivités locales (communes, départements, régions…) devront, elles, lisser leurs dépenses. Michel Barnier a souligné mardi la dette publique “colossale” de la France, “véritable épée de Damoclès” qui, si rien n’est fait, risque de placer le pays “au bord du précipice”. Voyant dans la réduction des dépenses “le premier remède” à l’endettement, il a aussi annoncé qu’une participation serait demandée aux “grandes entreprises qui réalisent des profits importants” et aux “Français les plus fortunés”, au nom de la “justice fiscale”.

Les contribuables les moins fortunés et les entreprises moyennes seront épargnées par cette hausse de fiscalité “temporaire”, a promis le ministre de l’Economie Antoine Armand. De même source gouvernementale, on ajoute que des mesures visant à verdir l’économie sont également prévues dans le projet de budget, avec 1,5 milliard d’euros en faveur de la transition écologique. Elles viseraient en particulier les transports très polluants, avec notamment un malus pour les véhicules thermiques, alors que le secteur aérien français s’attend à être taxé d’un milliard d’euros supplémentaire. Epinglée pour déficit excessif par Bruxelles, la France a vu sa dette gonfler jusqu’à 3.228,4 milliards d’euros, soit 112% du PIB, à la fin juin, soit le niveau d’endettement le plus élevé des pays de l’UE devant la Grèce et l’Italie.

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