Le gouvernement Barnier à deux doigts de chuter, la France au bord de la crise de nerfs

Michel Barnier, Premier ministre en sursis. (Photo by Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’adoption du budget 2025 pourrait faire chuter le Premier ministre. Le RN veut censurer, les issues de secours sont peu nombreuses. Notre voisin devient le malade de l’Europe. Et la défiance vis-à-vis des institutions grandit de façon très préoccupante.

Le Premier ministre français, Michel Barnier, a multiplié les gestes pour tenter d’éviter une motion de censure qui ferait tomber son gouvernement. Il promet de ne pas baisser le prix des remboursement des médicaments, après s’être engagés à ne pas faire augmenter le prix de l’énergie. Mais selon des sources concordantes, il va bel et bien activer le 49.3, ouvrant la voie à une aventure incertaine pour la France.

En faisant des concessions pour préserver le pouvoir d’achat des Français, Michel Barnier tendant une perche au Rassemblement National. Le président du parti d’extrême droite, Jordon Bardella, avait déclaré qu’il faudrait “un miracle” pour que son parti ne vote pas motion de censure promise par le Nouveau Front Populaire, si le budget 2025 devait être adopté à l’aide de la procédure d’urgence 49.3.

Pour le RN, la concession concernant les médicaments est insuffisante. “Nous avons déposé un amendement sur le renoncement à la désindexation des retraites, à charge pour le gouvernement de l’accepter ou de ne pas l’accepter”, a finalement précise Marine Le Pen. Une nouvelle “ligne rouge”.

La France devient le “malade de l’Europe”. Sa population est au bord de la crise de nerfs, comme en témoigne à nouveau une enquête régulière de la Fondation Jean Jaurès et d’Ipsos.

Un risque majeur

Michel Barnier peut-il encore éviter la chute de son gouvernement? C’est peu probable. Les options qui se présentent à lui étaient peu nombreuses.

S’il passe en force pour faire adopter le projet de budget 2025 par le 49.3, c’est quasiment la censure assurée. Or, c’est l’option privilégiée. S’il le fait passer par un vote “normal”, le texte sera rejeté et il gagnera tout au plus deux semaines, avec probablement le même verdict final. Une troisième option, qui n’est pas davantage positive, consisterait en une “motion de rejet” de l’opposition socialiste.

En proposant des modifications concernant l’énergie, puis les médicaments, le Premier ministre tente de répondre aux “lignes rouges” du Rassemblement National. Cela répondrait-il au “miracle” dont parle Jordan Bardella? La réponse est négative et les conditions sont connues, concernant les retraites.

Miche Barnier pourra-t-il éviter le pire? Faute du budget, la France risque de se retrouer dans une situation économique extrêmement préoccupante. D’ores et déjà, elle paie le remboursement de sa dette à hauteur de la Grèce.

Une défiance croissante

Cette situation dantesque, découle de la dissolution de l’assemblée voulue par le président Emmanuel Macron. Elle renfroce le discrédit de la classe politique… dont bénéficie la France Insoumise et le Rassemblement National, qui pourraient être à l’origine de la crise.

“Le chaudron bouillonne”, résume au Monde Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos. Pas moins de 87 % des Français considèrent que leur pays est en déclin.

La défiance est absolue. “La crise de confiance concerne surtout les institutions et le personnel politique, jugé corrompu (à 63 %), non représentatif (à 78 %) ou agissant pour ses intérêts personnels (à 83 %), souligne le quotidien. Elle touche tout particulièrement la présidence de la République, garante de la stabilité institutionnelle, à laquelle seuls 26 % des sondés accordent encore leur confiance.”

Selon le même journal, la femme du président Macron aurait affirmé lors d’une discussion avec Arielle Dombasle que “les Français ne méritent pas” son mari.

La fracture est désormais immense.

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