L’arme secrète d’Elon Musk pour séduire la Chine ? Sa mère !
Le duo Elon Musk-Donald Trump laisse une drôle d’impression en Chine. Mais il y a une autre Musk qui fait l’unanimité : Maye Musk, la mère d’Elon.
Si Elon Musk a refroidi quelques ardeurs en se rapprochant de Donald Trump, sa mère Maye Musk est, quant à elle, idolâtrée en Chine. Du haut de ses 76 ans, elle compte près de 600 000 abonnés sur Xiaohongshu, une plateforme similaire à Instagram. Et depuis presque deux ans, elle parcourt régulièrement le pays en tant que conférencière, mannequin et même égérie de marques chinoises triées sur le volet. Comme le souligne Bloomberg, Maye Musk est par exemple devenue ambassadrice mondiale de la marque chinoise de matelas AISE Baobao. Elle apparaît également dans des publicités pour le populaire smartphone Find X6 Pro de la société Oppo, spécialisée en électronique grand public.
Une icône du « vieillissement gracieux »
Ce succès s’explique par le fait que la septuagénaire incarne à la perfection « le vieillissement gracieux ». Elle ne cherche pas à paraître jeune à tout prix ni à être provocante, mais conserve une élégance naturelle, un style raffiné et une silhouette impeccable. Elle a d’ailleurs fait la couverture de Vogue et même de Sports Illustrated, dans son édition spéciale maillots de bain. Les Chinois voient aussi en elle un symbole de parentalité forte et de sagesse. Après tout, n’est-elle pas la mère de l’un des hommes les plus riches du monde ?
Cette image inspire de nombreuses femmes de la classe moyenne chinoise, qui la considèrent comme un modèle à suivre. Et le nom Musk fonctionne. Les éloges de Maye Musk sur un appareil de massage, par exemple, ont conduit à la vente de 140 000 exemplaires en un temps record.
Une incroyable destinée
Une image de femme battante et résiliente aussi soigneusement nourrie par son autobiographie sortie en 2020. Véritable best-seller de développement personnel, “Les Leçons d’une vie“ a été traduit dans de nombreuses langues, dont le chinois.
Maye Musk a eu une enfance aventureuse, voyageant entre l’Afrique, l’Europe et l’Arabie à bord d’un petit avion à hélice que ses parents avaient échangé contre une voiture. Élevés par des parents anticonformistes, elle et ses quatre frères et sœurs apprennent très tôt à être indépendants et débrouillards. À 15 ans, elle participe à un concours de beauté en Afrique du Sud et, en 1969, elle devient finaliste de Miss Afrique du Sud. Déjà diplômée en diététique et nutrition, elle continue le mannequinat en parallèle. En 1970, elle épouse Errol Musk, avec qui elle a trois enfants : Elon, Kimbal et Tosca. Mais leur mariage, marqué par des violences physiques et psychologiques, dure dix ans. Après leur divorce, elle se retrouve seule avec ses trois enfants, sans ressources, malgré la fortune de son ex-mari. À 42 ans, elle décide de suivre Elon au Canada et recommence sa vie à zéro. Les débuts sont difficiles et les fins de mois, compliquées. Dans les années 1990, elle rejoint de nouveau Elon, cette fois à San Francisco. Là encore, le confort matériel est loin d’être au rendez-vous. Ce n’est qu’en approchant des 70 ans qu’elle connaît un véritable essor en tant que mannequin « senior ». Une ascension soutenue par le fait que Maye Musk maîtrise à merveille les réseaux sociaux, où elle est devenue une figure emblématique. Elle compte plus d’un million de followers sur Instagram et X (anciennement Twitter).
Une popularité bienvenue pour son fils
Elon Musk a investi des dizaines de milliards de dollars en Chine, notamment avec Tesla et sa gigafactory. Ce marché est en effet crucial pour Tesla, qui y produit environ la moitié de ses véhicules. Et si Elon Musk a été régulièrement accueilli en Chine comme un chef d’État, les relations se sont récemment tendues. À cause d’une baisse des ventes de Tesla en Chine, mais surtout suite au rapprochement de Musk avec Trump. Ce dernier n’est pas bien vu en Chine depuis qu’il a menacé à plusieurs reprises d’imposer des taxes d’importation pouvant aller jusqu’à 60 % sur les produits chinois.
Certains pensent néanmoins qu’Elon Musk pourrait influencer Trump pour assouplir ces positions. Dans ce contexte, la popularité de Maye Musk pourrait jouer un rôle clé. Grâce à son influence en Chine, certains analystes la présentent même comme la botte secrète de Musk, ou, carrément, comme une médiatrice potentielle pour apaiser les tensions sino-américaines.
Une stratégie bien rodée
Maye et Elon Musk font en tous cas tout leur possible pour entretenir l’illusion d’une relation chaleureuse avec la Chine. Même sur X et Instagram, deux plateformes pourtant bloquées en Chine. Maye Musk continue en effet d’y publier régulièrement des articles sur ses visites, presque mensuelles, dans le pays. « Quand je vais en Chine, tout le monde est heureux, amical et amusant », y confiait-elle récemment.
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