Les élus républicains ont commencé l’examen au Sénat du mégaprojet de loi budgétaire voulu par le président américain Donald Trump, qui exhorte ses troupes à adopter le texte rapidement.
Vendredi, les discussions entre sénateurs républicains s’étaient éternisées, les élus peinant à s’entendre sur la version à adopter du texte, déjà voté à la Chambre des représentants, baptisé “One Big Beautiful Bill” (grande et belle loi) par Donald Trump. Le Sénat a officiellement commencé son examen samedi soir, en adoptant de justesse la motion d’ouverture par 51 voix pour, 49 contre (dont deux républicains).
Un vote qualifié de “grande victoire” par Donald Trump sur son réseau Truth Social. Il avait auparavant exposé sa vision des enjeux dans un autre post: “Les républicains doivent se rappeler qu’ils luttent contre un groupe de personnes très maléfiques, corrompues et, à bien des égards, incompétentes (politiquement parlant !), qui préféreraient voir notre pays +s’effondrer+ plutôt que de faire ce qui est juste”.
Un vote d’ici la fin du week-end
Les responsables républicains espèrent procéder à un vote d’ici la fin du week-end. La navette parlementaire le fera alors revenir devant la chambre basse pour approuver la version révisée. Le président américain fait face à certains sénateurs réfractaires dans son propre camp, qui souhaitent apporter des modifications de fond au texte avant de le soumettre au vote dans l’hémicycle.
Donald Trump espère toujours que le projet de loi parviendra sur son bureau pour promulgation avant vendredi, jour de la fête nationale. L’opposition démocrate, minoritaire dans les deux chambres, ne cesse de critiquer des réductions d’impôts pour les plus riches au détriment d’une classe ouvrière déjà accablée par l’inflation. Critiques du texte, les démocrates ont commencé par insister pour qu’il soit lu en entier devant les élus avant que ne débutent les débats.
Un millier de pages
Il faudra une quinzaine d’heures pour ce faire, le mégaprojet de loi étant long d’un millier de pages environ. “Les républicains ne veulent pas dire à l’Amérique ce qui est dans le projet de loi”, a lancé le chef des démocrates Chuck Schumer. “Donc les démocrates le forcent à être lu du début à la fin (…) Nous serons là toute la nuit si c’est ce qu’il faut pour le lire.”
La “grande et belle loi” promet de concrétiser certaines des promesses de campagne de Donald Trump les plus importantes. En premier lieu, la prolongation de massifs crédits d’impôt adoptés lors de son premier mandat, mais aussi l’élimination de l’imposition sur les pourboires, ou encore des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l’immigration.
Afin de compenser (entre autres) l’onéreuse extension des “crédits d’impôt Trump”, le parti présidentiel a prévu de sabrer dans Medicaid, le programme public d’assurance santé dont dépendent des millions d’Américains aux revenus modestes, mais aussi de réduire fortement le programme Snap, la principale aide alimentaire du pays. Il compte également revenir sur de nombreuses incitations fiscales aux énergies renouvelables, mises en place sous l’administration précédente de Joe Biden.