La Chine se fixe un objectif de 5% de croissance pour 2024
La Chine a présenté mardi ses grandes orientations économiques pour 2024, dans un contexte de ralentissement et de chômage élevé chez les jeunes.
Croissance en 2024
La Chine vise une croissance “d’environ 5%” cette année.
Cet objectif est le même que celui qu’elle s’était fixé en 2023, au moment où la levée des restrictions sanitaires contre le Covid devait permettre un rebond de l’économie.
Mais la reprise tant espérée bute sur une crise de l’immobilier, un chômage record chez les jeunes et le manque de confiance des ménages qui grippe la consommation.
L’an dernier, le Produit intérieur brut (PIB) du géant asiatique a officiellement progressé de 5,2%.
Mais ce rythme, que nombre d’économistes jugent surestimé, était pour la Chine le plus faible depuis les années 90 (hors période de Covid).
Emploi et chômage
Pékin se fixe comme objectif de créer cette année plus de 12 millions d’emplois, un chiffre identique au cap de l’an dernier.
Ce critère ne concerne que les créations d’emplois en ville et ne reflète donc pas la situation en zone rurale, où vivent des millions de travailleurs migrants ou de locaux, aux conditions souvent plus précaires.
L’objectif ne renseigne pas sur le nombre d’emplois détruits en Chine du fait du ralentissement de l’économie.
La Chine vise un taux de chômage à 5,5%, exactement comme l’an dernier.
Là aussi, ce chiffre dresse un tableau incomplet de la conjoncture. En Chine, le chômage est calculé pour les seuls urbains et il est particulièrement élevé chez les jeunes.
Déficit et inflation
Pour soutenir l’an dernier une économie en convalescence, la Chine avait creusé son déficit à 3% du PIB.
En 2024, ce ratio devra rester le même, a plaidé le Premier ministre chinois Li Qiang.
Quant à l’inflation, l’objectif est fixé à “environ 3%”, la même fourchette que l’an dernier, malgré une pression baissière sur les prix.
La Chine est depuis quatre mois en déflation, et les prix à la consommation ont connu en janvier leur plus forte contraction depuis 14 ans.
Sur l’ensemble de 2023, l’inflation a atteint 0,2%, à rebours des principales économies qui ont encore vu les prix s’envoler.
Mesures de soutien
Les dépenses publiques vont croître avec un budget fixé à 28.500 milliards de yuans (3.649 milliards d’euros).
C’est 1.100 milliards de yuans (141 milliards d’euros) de plus que l’an dernier.
La Chine va également émettre pour 1.000 milliards de yuans (128 milliards d’euros) d’obligations d’Etat pour “renforcer (ses) capacités” dans des domaines clés.
Parallèlement, 3.900 milliards de yuans (près de 500 milliards d’euros) d’obligations seront émises pour soutenir les collectivités locales.
Leurs finances sont exsangues après trois ans de dépenses faramineuses pour lutter contre le Covid. Et la crise de l’immobilier les prive d’une importante source de revenus.
Investissements
“Nous ferons de la Chine une destination privilégiée pour les investissements étrangers”, déclare le gouvernement dans un rapport fixant les objectifs en cours.
L’an dernier, les investissements étrangers en Chine ont chuté de 82%, selon les chiffres officiels.
Il s’agit de leur niveau le plus bas depuis 1993, d’après le cabinet SinoInsider, basé aux Etats-Unis.
L’appétit des investisseurs pour la Chine a un impact direct sur la santé générale de l’économie.
“Nous faciliterons la tâche des étrangers qui travaillent, étudient ou voyagent en Chine”, a assuré le gouvernement sans présenter de mesures concrètes.