La Belgique absente du grand sursaut européen

Bart De Wever, le 26 février à Anvers. (Credit Image: © Wiktor Dabkowski/ZUMA Press Wire)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Alors que la plupart des pays européens étaient présents au Sommet de Londres, notre pays n’était pas convié. Pourtant, Bruxelles n’accueille-t-elle pas l’Union européenne et l’OTAN? Et notre tradition dipomatique n’est-elle pas importante?

Soyons de bon compte, il n’y a personne pour s’en indigner. Pourtant, est-ce indécent de s’étonner de la grande absence de la Belgique au Sommet de Londres, dimanche, qui marque le sursaut européen, après l’humiliation de Zelensky à la Maison-Blanche?

Le Premier ministre, Bart De Wever, est aux abonnés absents. Notre ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot (Les Engagés), accompagne une mission princière en Inde. La Belgique n’était pas conviée et sera sans doute “informée” dans un deuxième temps des résultats des discussions: tel avait été le cas après la rencontre de l’Elysée, par visio-conférence.

Pourtant, notre pays accueille le siège de deux institutions au coeur de tous les enjeux, l’Union européenne et l’OTAN. Membre fondateur de l’Union, il a toujours fait preuve d’une diplomatie active et médiatrice. Cette absence en doit long, sans doute, sur notre perte d’influence.

“Pas le musée du monde”

Maxime Prévot s’était indigné de l’attitude américaine avec ces mots, ce week-end dans L’Echo: “Ce qui est heurtant, et profondément inadmissible, c’est la volonté de trouver une solution sans mettre ni les Ukrainiens ni les Européens autour de la table. On sait que si une partie ne se trouve pas à table, c’est en général qu’elle est au menu.” Gageons que ce ne soit pas le cas ici.

Bart De Wever avait relevé, jeudi dernier à la Chambre: “L’Europe n’est pas condamnée à devenir le musée du monde. Nous avons tous les atouts en mains.” Il avait notamment insisté sur la nécessité d’un sursaut en matière de défense et d’énergie.

La Belgique dispose d’ailleurs d’une industrie de la défense performante. Pourtant, là encore, elle n’était pas à la table des discussions.

“Quelle hystérie”, réagissait quant à lui notre ministre de la Défense, Theo Francken (N-VA), suite aux réactions relatives à la rencontre Trump – Zelensky. En marge d’une interview dans laquelle il dit “ne pas jeter 75 ans d’OTAN après cinq semaines de Trump”.

L’Europe à plusieurs vitesses

Un Sommet européen a lieu ce 6 mars à Bruxelles et Bart De Wever en sera. Les avancées relatives au “plan de paix” alternatif préparé par la France et le Royaume-Uni seront évoqués. Tiens, tiens, le Royaume-Uni ne fait pourtant plus partie de l’Union…

La nouvelle donne géopolitique impose de nouveaux formats, des concertations tous azimuts entre pays et des “noyaux resserés”. A Londres, les principaux piliers de l’OTAN étaient présents, en ce compris le Canada et la Turquie.

Pour que l’Europe avance de façon efficace, elle doit également mettre en place un “directoire” resserré, avec le Français Macron et le Britannique Starmer en leaders car ce sont les deux puissances nucléaires.

Cette Europe à plusieurs vitesses avance en marchant et il est regrettable que la Belgique ne soit pas en première ligne.

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