Guerre commerciale : “Bannir X en Europe ? Ce serait un choc réel !”

Ursula von der Leyen - Photo by Nicolas TUCAT / AFP)

L’UE pourrait taxer les grandes entreprises technologiques si les négociations commerciales avec Trump échouent, a expliqué Ursula von der Leyen dans une interview au Financial Times. Un spécialiste du droit commercial va plus loin en évoquant le bannissement pur et simple de X en Europe.

Trump a beau avoir mis sur pause ses droits de douane pour 90 jours, l’UE prépare des mesures de représailles. L’UE vise un accord « équilibré » avec Washington, mais elle pourrait mettre sur la table son instrument anti-coercition, destiné à frapper les exportations de services. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a précisé dans une interview au Financial Times que ces contre-mesures pourraient viser les services numériques, avec une taxe sur les revenus publicitaires ou des tarifs sur les échanges de services entre les États-Unis et l’Europe. Ce scénario se concrétiserait si les négociations en cours échouaient après la suspension de nouveaux droits de douane par Trump ce mercredi.

Bannir certains services numériques

Au-delà de la taxation, certains experts en droit commercial, comme Vassilis Akritidis de Crowell & Moring LLP, suggèrent que l’UE pourrait aller encore plus loin en restreignant ou même en interdisant temporairement certains services numériques américains. Akritidis propose par exemple le bannissement de la plateforme X (ex-Twitter), à condition que la liberté d’expression soit respectée. « Ce serait un choc réel, mais sous certaines conditions justifiables », explique-t-il, soulignant les problèmes liés à la désinformation et la manipulation politique exacerbés sous l’administration Trump.

Une rupture avec le passé

Von der Leyen a également insisté dans le FT sur le fait que l’UE ne reviendrait pas au statu quo des relations commerciales avant la guerre commerciale lancée par Trump. Selon elle, cette guerre a marqué un « tournant avec les États-Unis », et l’Europe ne souhaite pas retourner à une situation d’équilibre précaire. Elle a ajouté qu’il n’y avait « pas de gagnants dans cette situation » et que les turbulences économiques mondiales étaient la conséquence directe de cette guerre commerciale. L’UE entend aussi intensifier ses mesures de protection. Elles visent à protéger l’Union européenne de flux massifs de produits Chinois (taxés au maximum) qui pourraient déséquilibrer le marché européen. Ursula von der Leyen a clairement fait savoir qu’elle « ne tolérerait pas » une telle situation.

Vers une réforme de l’OMC

Enfin, Von der Leyen a encore déclaré que la guerre commerciale actuelle avait relancé le débat sur la réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), afin de moderniser les règles du commerce mondial. Un objectif que l’UE partage avec plusieurs pays, désireux de rééquilibrer les échanges mondiaux et de se protéger contre les pratiques commerciales déloyales.

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