Les propriétaires et armateurs de navires fabriqués en Chine vont devoir payer de nouveaux frais lorsqu’ils accosteront dans les ports américains, mesure qui doit entrer en vigueur dans 180 jours et dont les montants doivent augmenter progressivement, a annoncé jeudi le représentant au commerce de la Maison Blanche (USTR).
Seront également concernés les propriétaires et opérateurs chinois de navires non fabriqués en Chine, précise l’USTR dans un communiqué. Ces frais seront facturés par visite aux États-Unis – et non à chaque port américain visité – avec un plafond fixé à cinq fois par navire et par an.
L’USTR prévoit aussi une tarification spécifique pour les navires transportant des véhicules, qui doit entrer en vigueur dans 180 jours, et pour ceux transportant du gaz naturel liquéfié (GNL). Pour ces derniers, la facturation ne commencera que dans trois ans et augmentera progressivement sur une période de 22 ans.
Une stratégie industrielle assumée
« L’USTR a pris aujourd’hui une mesure ciblée pour restaurer la construction navale américaine et pour réagir face aux actions, politiques et pratiques déraisonnables de la Chine pour dominer les secteurs maritimes, logistiques et de la construction navale », indique le communiqué.
L’ancien président Joe Biden avait mandaté l’USTR pour enquêter sur les pratiques jugées déloyales de la Chine dans les secteurs de la construction navale, du transport maritime et de la logistique. Cette enquête a été poursuivie par son successeur Donald Trump, qui a récemment annoncé la création d’un Bureau de la construction navale rattaché à la Maison Blanche.
Dominante à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’industrie navale américaine a depuis décliné. Elle ne représente plus que 0,1 % de la construction navale mondiale, aujourd’hui largement dominée par l’Asie. La Chine construit à elle seule près de la moitié des navires mis à l’eau, devant la Corée du Sud et le Japon. Ensemble, ces trois pays représentent plus de 95 % des navires civils construits, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Cette annonce intervient dans un contexte de guerre commerciale croissante entre Washington et Pékin.