Elon Musk pourrait-il vraiment rendre le gouvernement américain plus efficace ?

© Getty

Elon Musk deviendra-t-il ministre de l’Efficacité, si Trump est élu président ? Et pourra-t-il réussir, alors que certaines de ses missions n’ont pas toujours été efficaces ?

Elon Musk soutient ouvertement et activement la candidature de Donald Trump pour les élections présidentielles américaines du 5 novembre 2024. Dans ce contexte, Musk a proposé l’idée prendre en charge une mission pour rendre le gouvernement plus efficace. En vue notamment de réduire la dette publique. Elle avoisine les 36.000 milliards de dollars, ou 122% du PIB. Les intérêts payés par an sont par exemple plus importants que le budget de la Défense.

Mais le CEO de Tesla et SpaceX en serait-il capable, se demande CNN Business. Comment Musk voudrait-il s’y prendre ? Il a par exemple déjà indiqué vouloir drastiquement réduire les dépenses qui ne bénéficient pas aux Américains, avec des licenciements dans les administrations s’il le faut. Il voudrait aussi sanctionner les employés qui gaspilleraient de l’argent. Musk utiliserait l’IA pour faire les audits, et ensuite repartir d’une feuille blanche. Mais voilà des techniques qu’il a déjà utilisées dans ses propres entreprises, et qui ont eu des résultats mixtes, retrace le média.

Résultat mitigé

La plateforme Twitter par exemple, entretemps rebaptisée X, a vu ses effectifs être réduits drastiquement. D’environ 80% depuis le rachat par Musk. Et le résultat n’est pas forcément optimal. De nombreux annonceurs ont fui avec la prolifération de discours haineux et de contenu de désinformation. L’entreprise a perdu 80% de sa valeur depuis qu’elle appartient à Elon Musk. Et il y a également eu des couacs techniques, notamment lorsque Musk avait organisé des discussions en direct, comme avec Donald Trump ou avec le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

L’autre plan d’attaque de Musk pour rendre l’État plus efficace est la régulation, la bureaucratie et la paperasserie. Là aussi, il propose d’y aller à la tronçonneuse (comme Javier Milei, président d’Argentine, qu’il soutient aussi), ou presque. Mais s’il supprime tout un tas de règles, cela ne rendrait pas forcément l’État plus efficace. Il essaye déjà de plier les règles à son avantage, dans le cadre de ses activités, plutôt que de s’y conformer, mais le résultat n’est pas toujours optimal.

  • Pour les Tesla “autonomes” par exemple : il a adopté une attitude de “d’abord on déploie, puis on voit comment ça se passe”. Il a toujours continué sur cette lancée, malgré des avertissements et des investigations régulières, qui ont abouti à des rappels de masse. Au lieu d’attendre que la technologie soit 100% sûre et que ce déploiement puisse se faire sans encombres.
  • Musk a fait déménager SpaceX de Californie au Texas, parce qu’il y a moins de règles dans cet État. Mais les lancements des fusées ne se font pas sans encombres non plus : l’entreprise est attaquée en justice par les habitants d’un village voisin à cause de fenêtres cassées et de débris qui y retombent. Un procès a toujours le potentiel d’entraver les activités d’une entreprise, ce qui ne rime pas avec efficacité.

Concernant les licenciements, Musk promet que les fonctionnaires remerciés auront droit à des indemnités. Mais lors des coupures faites dans les rangs de Twitter, Musk aurait arrêté de payer de nombreux travailleurs du jour au lendemain, malgré des promesses de versements d’indemnités. Là aussi, des procès d’employés se sentant lésés sont en cours.

Efficacité

D’un autre côté, on pourrait arguer que ces expériences pourraient justement aider Elon Musk à trouver un juste milieu dans la réduction des dépenses, des effectifs et de la bureaucratie. À dépoussiérer et optimiser l’appareil de l’État mais sans que les méthodes soient contre-productives et finissent par bloquer l’action de l’État.

Car tout n’est pas à jeter dans les activités professionnelles d’Elon Musk, loin de là. Les chaines de production de Tesla par exemple sont synonymes d’efficacité, notamment grâce au Gigacasting, un moulage à haute pression. Une technologie qui a permis de fortement réduire les coûts de production et d’augmenter les marges bénéficiaires. C’est aussi le cas chez SpaceX, qui en quelques années a pu révolutionner l’industrie aérospatiale. Ses fusées peuvent aujourd’hui être rattrapées et réutilisées après un vol. De telles avancées ne seraient pas possibles sans travail acharné… et efficace.

Retrouvez l’ensemble des articles sur l’élection présidentielle américaine 2024

Partner Content