EES: un nouvel outil de contrôle aux frontières déployé dans 29 pays européens, dont la Belgique

frontières Belgique
Le système s’appliquera également en Belgique dans une dizaine de jours. © Belga

Un nouveau Système d’Entrée-Sortie (baptisé EES) commencera à être déployé le 12 octobre dans 29 pays européens. L’objectif? Améliorer le contrôle aux frontières et la sécurité. Mais qu’est-ce que cela implique concrètement?

À partir du 12 octobre 2025, un nouveau système de contrôle (EES) sera progressivement déployé aux frontières extérieures de 29 pays européens, sur une période de six mois. Ce système informatique avancé permettra d’enregistrer numériquement les entrées et sorties des voyageurs non européens qui souhaitent réaliser un court séjour en Europe. Empreinte digitale, photo… Se dirige-t-on vers une procédure plus stricte, comme aux États-Unis?

Quoi de neuf aux frontières belges?

Le système s’appliquera également en Belgique dans une dizaine de jours. Concrètement, toute personne qui franchit les frontières européennes – et donc également belges – pour la première fois devra fournir des données à caractère personnel, ainsi que ses empreintes digitales et une photo de son visage. Les voyageurs pourront notamment utiliser des bornes installées dans les aéroports, les ports et les gares, en amont du contrôle frontalier.

Sur la base des données biométriques collectées, un passeport biométrique sera alors généré pour les prochains voyages en Europe. De quoi accélérer la procédure une fois le système mis en place.

Attention, le Royaume-Uni ne faisant plus partie de l’UE, les Britanniques seront également concernés. Eurostar et Getlink (maison mère d’Eurotunnel) ont investi respectivement 11 et 80 millions d’euros pour installer ces nouveaux dispositifs de contrôles.

Meilleures gestion et sécurité

L’objectif numéro un de ce nouveau système est d’améliorer l’efficacité de la gestion des frontières, et surtout de garantir une meilleure sécurité. La collecte des données devrait ainsi permettre de:

  • prévenir l’immigration irrégulière;
  • faciliter la gestion des flux migratoires;
  • identifier les voyageurs qui n’ont pas le droit d’entrer ou qui ont dépassé la durée de séjour autorisée;
  • identifier les voyageurs qui utilisent de fausses identités ou de faux passeports;
  • contribuer à la prévention et à la détection des infractions terroristes et d’autres infractions graves, ainsi qu’aux enquêtes en la matière.

Une nécessité à l’heure où la guerre qui oppose la Russie et l’Ukraine semble menacer certaines frontières européennes. Récemment, un drone militaire russe a notamment pénétré dans l’espace aérien roumain, provoquant une nouvelle poussée de tension aux frontières orientales de l’OTAN.

Une atteinte au respect de la vie privée?

La Commission européenne l’assure: seules les autorités compétentes – à savoir les autorités frontalières, celles chargées des visas et de l’immigration ainsi que celles assurant la sécurité intra-européenne (Europol, certaines organisations et services répressifs…) – pourront avoir accès aux données, uniquement dans le cadre de leurs missions.

Les transporteurs, eux, pourront uniquement vérifier si les titulaires d’un visa de court séjour ont déjà utilisé le nombre d’entrées autorisées par leur visa. Ils n’auront pas accès aux données personnelles.

À partir du moment où les données sont prélevées, celles-ci ne sont conservées qu’un temps limité. À savoir maximum 5 ans à compter de la date d’expiration du séjour autorisé, si aucune sortie de l’Europe n’a été enregistrée.

Enfin, la Commission européenne garantit une protection des données stockées dans l’EES. Le système est entièrement supervisé, à la fois par le Contrôleur européen de la protection des données mais aussi par des autorités de contrôle nationales indépendantes dans chaque pays participant. Il doit garantir le respect des droits fondamentaux et des règles en matière de protection des données.

Combien de temps puis-je séjourner en Belgique grâce à l’EES?

La Commission européenne a développé un outil en ligne qui permet de calculer la durée d’un court séjour autorisé au sein de l’espace Schengen. Mais en règle générale, un tel séjour ne peut pas dépasser 90 jours sur toute période de 180 jours.

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