Droits de douane sur l’auto, les semi-conducteurs, la pharmacie: Trump continue son offensive commerciale

Donald Trump © Getty

Donald Trump continue sa vaste offensive contre les partenaires commerciaux des États-Unis en annonçant qu’il pourrait imposer dès avril d’importants droits de douane sur les voitures importées, entraînant une vive réaction des constructeurs automobiles allemands, directement menacés, qui y voient une “provocation”.

Donald Trump a continué sa vaste offensive contre les partenaires commerciaux des États-Unis en annonçant qu’il pourrait imposer dès avril d’importants droits de douane sur les voitures importées, entraînant une vive réaction des constructeurs automobiles allemands, directement menacés, qui y voient une “provocation”.

Outre les voitures, la nouvelle salve de surtaxes concerne aussi les semi-conducteurs et le secteur pharmaceutique.

Depuis son investiture fin janvier, le président des États-Unis a fait des droits de douane le principal outil de sa politique de réduction de l’important déficit commercial américain, en les imposant à tous ses partenaires sur l’acier et l’aluminium importé et en annonçant la mise en place de droits de douanes réciproques.

Avec ces dernières annonces, il s’attaque à trois secteurs manufacturiers stratégiques.

Interrogé mardi lors d’une conférence de presse sur ce qu’il prévoyait pour le secteur automobile, il a répondu: “je vous dirai probablement cela le 2 avril, mais ce sera d’environ 25%”. Puis interrogé sur les semi-conducteurs et l’industrie pharmaceutique, il a répondu: “ce sera 25% et plus, et cela augmentera considérablement au cours d’une année”.

Seule chance d’éviter de se faire taxer : investir dans des usines aux États-Unis, a ajouté le locataire de la Maison-Blanche. “Nous voulons leur donner le temps d’arriver (…) nous voulons leur donner une chance”, a-t-il dit.

“Conflit commercial mondial”

En réaction, les constructeurs automobiles allemands ont averti mercredi du risque d’un “conflit commercial mondial”, qui conduirait au final les consommateurs américains à payer plus cher leurs voitures.

La fédération automobile allemande (VDA) a aussi dénoncé une “provocation” de la part de Donald Trump, alors que les voitures européennes importées aux États-Unis sont actuellement taxées à seulement 2,5%.

Les constructeurs allemands, Volkswagen, BMW et Mercedes, fabriquent déjà des voitures sur le territoire américain, l’un de leurs marchés principaux, mais ils continuent également d’y exporter une partie de leur production européenne.

Le projet protectionniste de Donald Trump a provoqué des réactions prudentes en Asie, où certains des principaux exportateurs, comme Taïwan, la Corée du Sud ou le Japon, sont aussi complètement dépendants de la protection américaine pour leur sécurité vis-à-vis de leurs voisins potentiellement agressifs, plaçant Washington en position de force.

“Le périmètre des produits soumis aux droits de douane n’a pas encore été clarifié. Nous continuerons à surveiller et à soutenir les industries taïwanaises”, a réagi dans un communiqué le ministère de l’Économie de l’île sous forte pression militaire chinoise.

Compte tenu de “l’importance de l’industrie automobile japonaise”, Tokyo “prendra d’abord les mesures appropriées tout en examinant attentivement les détails spécifiques des mesures”.

Le président de l’Association malaisienne de l’industrie des semi-conducteurs (MSIA), Datuk Seri Wong Siew Hai, a déclaré mercredi à l’AFP que les États-Unis “se tireraient une balle dans le pied” avec ces droits de douane puisque les entreprises exerçant en Malaisie (qui pèse 13% de la production mondiale) étaient majoritairement américaines.

Commissaire européen

Donald Trump s’est par ailleurs félicité mardi soir de voir les premiers effets de sa politique.

“J’ai été contacté par certaines des plus grosses entreprises du monde, et grâce à ce que nous faisons avec les droits de douane et les incitations, elles veulent revenir aux États-Unis et nous annoncerons que de très grandes entreprises reviendront”, a-t-il dit.

Il s’est aussi satisfait d’avoir vu l’Union européenne (UE) “réduire ses droits de douane sur les voitures au niveau” américain.

“L’UE avait 10% de taxes sur les voitures et ils sont désormais à 2,5%, ce qui est exactement le même niveau que nous”, a-t-il assuré.

Mais pour autant, s’il “prend note de ce qui a été fait”, le président américain estime que “l’UE a été très injuste” avec les États-Unis. “Nous avons un déficit commercial de 350 milliards de dollars, ils n’achètent pas nos voitures, nos produits agricoles, ils n’achètent quasiment rien, nous devons rectifier cela”, s’est-il plaint.

Selon les données du département du Commerce, le déficit commercial des États-Unis en biens vis-à-vis de l’UE était de 235 milliards de dollars en 2024.

En revanche, les États-Unis ont une balance commerciale excédentaire en ce qui concerne les services.

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