Droits de douane à 10%: les entreprises belges sous pression avec Trump

Un second mandat de Donald Trump aurait des répercussions non négligeables pour la Belgique en terme de commerce international mais aussi pour le secteur de la Défense.

En poursuivant une politique “Amérique d’abord”, Trump pourrait imposer une “taxe universelle” de 10% à 20% sur tous les produits importés aux États-Unis, ce qui impacterait les exportations belges. Un rapport récent de la Chambre de commerce américaine a révélé qu’en 2022, nous avons exporté pour 26,6 milliards de dollars (24,8 milliards d’euros) de biens vers les États-Unis, ce qui représente 5,9 % de notre marché d’exportation, dont la majorité provient du secteur de la chimie.

Une taxe de 10% à 20% sur les biens importés

Cela augmenterait les coûts pour les entreprises belges et pourrait entraîner des pertes d’emplois. Kevin Verbelen d’Agoria mentionne dans L’Echo qu’une hausse des droits de douane pourrait menacer jusqu’à 300.000 emplois en Europe, et inciterait certaines entreprises à délocaliser une partie de leur production aux États-Unis pour contourner les tarifs.

L’inflation pourrait également s’intensifier, car l’Europe risquerait de répondre par des contre-sanctions, poussant les prix à la hausse des deux côtés de l’Atlantique. L’inflation pourrait être plus problématique pour la Belgique qui s’en remet seulement. Les entreprises américaines répercuteront ces coûts supplémentaires sur les consommateurs, et d’autres entreprises augmenteront leurs marges.

Un retrait de l’OTAN?

“I don’t give a shit about NATO” (“Je me fiche de l’OTAN”). Lors de son précédent mandat, Donald Trump a menacé à plusieurs reprises de quitter l’OTAN qu’il voit comme un gouffre financier. La citation ci-dessus aurait été lancée en 2018 à son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton. Selon le site Politico, il aurait également déclaré à la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen : « L’OTAN est morte, et nous nous en retirons », rappelle De Morgen. Trump pourrait réduire l’engagement des États-Unis au sein de l’OTAN au strict minimum, forçant la Belgique et d’autres pays européens à investir davantage dans leur propre défense.

Depuis dix ans, sous l’impulsion des États-Unis, l’OTAN demande aux pays membres d’allouer 2 % de leur PIB à leur Défense. La Belgique, avec ses 1,3 %, se situe parmi les derniers, devant uniquement le Luxembourg, la Slovénie et l’Espagne. En tête, la Pologne consacre actuellement 4,7 % de son PIB, rappelle De Morgen.

Cependant, qu’un retrait du pacte militaire se produise pendant un second mandat reste improbable évoque le journal flamand. Une telle décision nécessite en effet une approbation par une majorité des deux tiers au Sénat américain, et cette majorité n’existe pas. .

Reste à voir si Trump mettra toutes ces mesures protectionnistes en pratique.

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