Donald Trump va alléger temporairement la facture douanière des constructeurs auto

Le président américain, Donald Trump, prévoit d’annoncer un assouplissement temporaire des surtaxes douanières appliquées depuis début avril sur les importations automobiles aux Etats-Unis, une mesure dont devraient bénéficier tous les véhicules fabriqués dans le pays.
Cette annonce intervient alors que Donald Trump doit fêter mardi soir ses 100 premiers jours au pouvoir lors d’un meeting à Warren, près de Detroit, le coeur de l’industrie automobile américaine. “Le président va signer un décret sur les droits de douane pour le secteur automobile plus tard dans la journée”, a annoncé mardi matin à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.
“Je ne vais pas entrer dans les détails de l’assouplissement des droits de douane, mais je peux vous dire qu’il va être orienté de manière très importante vers la réimplantation aux Etats-Unis de la production automobile américaine”, a affirmé le ministre des Finances, Scott Bessent, qui se tenait à ses côtés. “Une nouvelle fois, l’objectif est d’essayer de ramener des emplois industriels de haute qualité aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté.
Depuis le 3 avril, tous les véhicules importés sur le territoire américain sont taxés à 25%.
Les constructeurs américains font partie des plus touchés car ils ont implanté des usines au Mexique et au Canada. Ces deux pays ont un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, mais cela n’a pas empêché Donald Trump de les inclure dans sa guerre commerciale mondiale. Ces constructeurs, dont le processus de production implique souvent des allers-retours entre les trois pays, peuvent obtenir un taux inférieur à certaines conditions.
Les pièces détachées sont supposées être touchées au plus tard le 3 mai. Vers 16H50 GMT, l’action Ford progressait de 0,35% et celle de General Motors reculait de 1,37%.
Deux ans d’allègement
Selon un responsable du ministère du Commerce, le président va annoncer un dispositif permettant aux constructeurs de réduire pendant deux ans leur facture douanière.
Pour tous les véhicules fabriqués et vendus aux Etats-Unis, constructeurs américains et étrangers pourront ainsi déduire 15% du prix de vente recommandé la première année – et 10% la seconde – des frais de douane de 25% sur les importations suivantes.
Il s’agit “d’une déduction et non d’un remboursement”, a précisé le responsable, précisant que cette période de deux ans avait été jugée suffisante par les industriels pour installer une chaîne d’approvisionnement aux Etats-Unis. Par ailleurs, les constructeurs vont être exemptés de payer d’autres taxes douanières, comme celles sur l’acier ou l’aluminium, pour éviter un cumul.
Ils paieront le montant “le plus élevé”, a précisé le responsable du ministère, affirmant que ces nouvelles dispositions seront rétroactives au 3 avril. “Ford salue et apprécie ces décisions du président Trump, qui vont aider à alléger l’impact des droits de douane sur les constructeurs automobiles, les fournisseurs et les consommateurs”, a commenté Jim Farley, patron de Ford, avant l’annonce présidentielle.
Le constructeur “considère les politiques encourageant les exportations et assurant une chaîne d’approvisionnement à coûts abordables pour pouvoir promouvoir davantage de croissance nationale comme essentielles”, a-t-il ajouté.
De son côté, la patronne de General Motors, Mary Barra, a salué “le soutien du président Trump envers l’industrie automobile et les millions d’Américains qui dépendent de nous”. Le groupe, tout en annonçant mardi matin ses résultats pour le premier trimestre, a expliqué réexaminer ses prévisions pour l’ensemble de l’année car elles n’incluaient pas les droits de douane de 25%. Il va devoir désormais aussi intégrer les toutes dernières mesures. L’audioconférence des dirigeants de GM avec des analystes, qui accompagne traditionnellement la publication des résultats des entreprises américaines, a été reportée à jeudi matin.
“Cet accord sera une victoire majeure pour la politique commerciale du président en récompensant les entreprises qui produisent déjà sur le territoire américain, tout en offrant une piste aux fabricants qui ont exprimé leur volonté d’investir en Amérique et de développer la production nationale”, a déclaré le ministre du Commerce, Howard Lutnick, cité lundi soir par le Wall Street Journal.