Des dissidents pris pour cible par Pékin en Belgique

Des personnes considérées comme dissidentes par Pékin sont prises pour cible par les autorités chinoises en Belgique, confirme la Sûreté de l’Etat (VSSE) dans le cadre de l’enquête journalistique “China Targets”, coordonnée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), à laquelle Le Soir, De Tijd et Knack ont participé.
Les témoignages et informations récoltées font état d’un suivi appuyé de la part de la Chine des militants des droits des Ouïghours, de la souveraineté de Taïwan ou de l’autonomie du Tibet en Belgique, rapporte Le Soir lundi. La Sûreté de l’Etat est attentive à cette répression transnationale et résume comme telle la stratégie chinoise en la matière : “La Chine essaie d’instaurer un système afin que les gens se mettent à penser : Je ne peux pas faire un pas sans être observé, que je sois en Chine ou non. Ils veulent transmettre l’idée : Nous savons qui vous êtes et ce que vous faites”.
Des témoignages évoquant des manifestations sensibles et placées sous surveillance d’officiels chinois sont confortés par nos services de renseignement. Mais les pressions sont également diplomatiques, visant notamment la représentation de Taïwan en Belgique, au cœur des obsessions chinoises.
Intensification
De façon générale, le gouvernement belge est bien au courant de la répression transnationale visant les voix dissidentes du régime chinois, confirme aux médias une source proche des autorités. La problématique n’est pas nouvelle mais tend à s’intensifier depuis quelques années, bien qu’il soit difficile d’en mesurer l’ampleur. “En raison de la nature de ce phénomène, peu de choses sont signalées. Presque tout se passe dans l’ombre, et la plupart des victimes ne veulent pas ou n’osent pas s’adresser aux autorités”.