D-Day, extrême droite et Ukraine: l’Europe et la Belgique face à des heures décisives

Gabriel Attal et Joe Biden, le 5 juin 2024.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Voici quatre-vingt ans, les alliés débarquaient pour libérer l’Europe. L’anniversaire survient au début d’un scrutin européen crucial et alors que la guerre en Ukraine est à un tournant. L’Europe vit un moment charnière. Elle “ne doit pas mourir à cause de la France” prévient Gabriel Attal.

Tout un symbole. Gabriel Attal, jeune Premier ministre français, accueillait le président américain, Joe Biden, mardi soir, en vue des commérmorations du D-Day. Une rencontre des générations – l’un a 35 ans, l’autre 81 ans. Une union des intérêts, aussi, alors que la guerre est de retour sur le continent et que les élections européennes débutent ce jeudi, avec le risque de voir les forces nationalistes progresser. Certainement en France, où le Rassemblement National est pointé à 33% des intentions de vote, contre à peine 16% à la majorité présidentielle.

“L’union fait la force”

Ce jeudi matin, Gabriel Attal a insisté sur la nécessité de rester unis face aux enjeux, notamment l’agression russe. “Le 6 juin 1944, des soldats américains, britanniques, canadiens, belges, polonais, et tant d’autres, sont venus se battre au nom d’un idéal qui était leur dénominateur commun : la liberté, rappelait-il. Sans cette union, il n’y aurait pas eu de Débarquement et probablement pas eu de Libération. C’est bien l’enseignement le plus précieux de ce 80ème anniversaire : c’est l’union qui fait la force.”

Et de préciser, sans équivoque: “L’Europe est mortelle. La France est un pays fondateur de l’Union européenne. L’Europe, elle est née grâce à la France, elle ne doit pas mourir à cause de la France, qui enverrait le premier bataillon de députés d’extrême droite au parlement européen.”

La Belgique, laboratoire

En Belgique également, les sirènes de l’extrême droite se font entendre avec inquiétude, en Flandre. Le Vlaams Belang est crédité de près de 30% des voix dans les sondages et met la pression sur la survie même de l’Etat belge, ou du moins la capacité de notre pays à faire face aux défis majeurs de notre époque.

Dans un dernier clip de campagne très agressif, Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang, intervient après une séquence où l’on voit un ‘bad boy’ demander à se faire tatouer le portrait de Bart De Wever dans le dos: le tatoueur lui dessine Bart De Wever ET Paul Magnette. Message de Van Grieken: vous n’aurez pas l’un sans l’autre. L’extrême droite espère cadenasser le pays et faire pression sur la N-VA pour une alliance indépendantiste.

Dans la dernière ligne droite de la campagne, alors que l’on évoque la possibilité de faire une coalition fédérale des droites si cela est arithmétiquement possible, le MR a tendu la main à la N-VA sur le dossier communautaire. “Pour sauver le pays”, dit l’analyste flamand Rik Torfs. Mais Vooruit serait sans doute nécessaire: les socialistes flamands viennent d’annoncer qu’il pourrait gouverner sans le PS, un signe.

La Belgique est un laboratoire de l’Europe et ce qui se joue, c’est l’unité tant de notre pays que de l’Union européenne. Le scrutin européen, de jeudi à dimanche, est crucial. Il doit être, aussi, une démonstration du fait que l’on ne capitulera pas face à Vladimir Poutine.

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