Ce que l’on sait de la guerre entre Israël et Gaza après l’assaut du Hamas
Israël a indiqué mardi avoir retrouvé environ 1.500 corps de combattants du Hamas sur son sol, au quatrième jour de la guerre déclenchée par une offensive meurtrière sans précédent du mouvement islamiste palestinien.
L’armée qui pilonne la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas, a annoncé mardi avoir “plus ou moins” repris le contrôle de la frontière avec l’enclave palestinienne.
Voici ce que l’on sait jusqu’à présent de ce conflit:
Déroulement de l’offensive
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et ennemi juré d’Israël, a lancé son offensive samedi à l’aube, en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, et 50 ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973.
Il a dit avoir tiré 5.000 roquettes sur Israël pendant que ses combattants utilisaient des explosifs et des bulldozers pour franchir la barrière séparant Gaza du territoire israélien, attaquant des positions militaires et des civils en pleine rue.
A bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés, les combattants se sont infiltrés dans des zones urbaines d’Israël comme Ashkelon, Sderot et Ofakim, à une vingtaine de kilomètres de la bande de Gaza, une enclave pauvre peuplée de 2,3 millions d’habitants.
Le Hamas s’est emparé d’équipements militaires israéliens et a pris en otage quelque 150 civils et militaires.
Ses combattants ont notamment attaqué un festival de musique auquel participaient des centaines de jeunes Israéliens près du kibboutz Reim, proche de Gaza, faisant quelque 250 morts, selon une ONG israélienne.
Réponse d’Israël
“Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (…), nous allons changer le Moyen-Orient”, a déclaré lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu qui appelle à la formation d’un “gouvernement d’union nationale”.
L’armée israélienne, qui a compté plus de 3.000 tirs palestiniens, a déclenché samedi l’opération “Sabre de fer”, menant des frappes aériennes et détruisant des bâtiments présentés comme des “centres de commandement” du Hamas à Gaza.
Plus de 187.500 Palestiniens ont été déplacés à l’intérieur de Gaza à cause des frappes, selon l’ONU.
Israël impose depuis lundi un “siège total” à la bande de Gaza et a annoncé avoir déployé des dizaines de milliers de soldats dans le sud du pays qui se sont battus contre les combattants infiltrés. Il s’efforce aussi de sauver les Israéliens pris en otage par le Hamas.
Par ailleurs, Les autorités israéliennes ont décidé d’évacuer les habitants des alentours de Gaza et ordonné l’arrêt “immédiat” de l’approvisionnement en eau de la bande de Gaza. Israël fournit 10% de la consommation annuelle en eau de ce territoire.
Combien de morts et de disparus?
Plus de 10008 personnes ont été tuées en Israël depuis l’offensive sans précédent lancée samedi, selon les derniers chiffres donnés par l’ambassade d’Israël à Washington. Côté palestinien, 687 personnes ont été tuées, selon les autorités locales. Trois journalistes palestiniens ont été tués mardi par une frappe israélienne à Gaza.
Israël a annoncé par ailleurs mardi avoir retrouvé environ 1.500 corps de combattants du Hamas sur son sol.
Dix-huit Thaïlandais, onze Américains, dix Népalais, sept Argentins, quatre Français, deux Ukrainiennes, deux Russes, un Cambodgien, un Britannique, un Cambodgien et un Canadien ont été tués dans l’offensive du Hamas, selon les autorités de leurs pays.
Israël a reconnu que près de 150 civils et militaires israéliens avaient été enlevés. Des étrangers, dont des Américains, des Allemands, des Thaïlandais, des Argentins notamment sont portés disparus.
Quatre des otages aux mains du Hamas ont été tués dans les frappes israéliennes, a affirmé le mouvement palestinien.
Ce que dit le Hamas
Le Hamas a menacé lundi soir d’exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes sur la bande de Gaza.
“Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l’exécution d’un des otages civils (…). L’ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu’ils comprennent”, a-t-il menacé.
Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché l’offensive pour “mettre fin aux crimes de l’occupation”. Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie, elle a annexé la partie orientale de Jérusalem et impose depuis 2007 un strict blocus à la bande de Gaza.
“Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire”, a affirmé Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas.
Le mouvement a appelé “les combattants de la résistance en Cisjordanie” occupée ainsi que “les nations arabe et musulmane” à rejoindre son combat.
Un “deuxième front” ?
“Profondément inquiets”, les Etats-Unis ont averti lundi soir le Hezbollah libanais de ne pas ouvrir un “deuxième front” contre Israël.
Le Hezbollah, bête noire d’Israël, a annoncé plus tôt la mort de trois de ses membres par des bombardements israéliens dans le sud du Liban.
Il a indiqué plus tard avoir bombardé deux casernes israéliennes, sur fond de craintes d’escalade.
Plus tôt dans la journée, “Les Brigades al-Qods”, la branche militaire du Jihad islamique palestinien, qui affirme épauler le Hamas, a revendiqué une opération d’infiltration en territoire israélien depuis le Liban.
Pour sa part, l’armée israélienne a indiqué avoir “tué plusieurs suspects armés qui s’étaient infiltrés sur le territoire israélien depuis le territoire libanais”.
Réactions
Les Etats-Unis ont commencé à envoyer de l’aide militaire à Israël et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée.
Une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne a été convoquée pour mardi. L’UE a suspendu son aide au développement aux Palestiniens. La France et l’Espagne ont exprimé leurs opposition à cette suspension de l’aide.
L’Egypte, l’Arabie saoudite et le Qatar, affirment multiplier les contacts pour mettre fin à l’escalade.
L’Iran s’est placé en première ligne du soutien à l’offensive du Hamas, tout en rejetant les accusations sur son implication.
Moscou a jugé “élevé” le risque de l’entrée de “forces tierces” dans le conflit.
Le patron de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a assuré que son organisation rejetait la violence “des deux côtés”. Les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront mercredi au siège de la Ligue arabe au Caire.
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