“Camarade Kamala !” : le programme économique de Harris redonne des munitions à Trump

Image créée par une IA et partagée sur X par Donald Trump.
Baptiste Lambert

Alors que sa campagne s’embourbait face au soudain succès de Kamala Harris, Donald Trump a été prié par son équipe de se recentrer sur l’économie. À cet égard, le programme économique que la candidate démocrate a présenté jeudi dernier donne au républicain de nouvelles munitions.

« La camarade Harris à fond dans le communisme ! », a tweeté vendredi dernier Donald Trump en réaction à la présentation du programme économique de sa rivale. « Si Kamala est élue et met en place ses contrôles communistes sur les prix s’ensuivront famine, disette et pauvreté », a-t-il ajouté, tout en nuance. Dimanche, un nouveau tweet ne laissait plus de place au doute sur le nouvel angle d’attaque de la campagne du républicain : c’est Trump ou l’extrême gauche.

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Plafonnement des prix

L’intention de Kamala Harris est en fait de lutter contre “les prix abusifs”, en particulier dans l’alimentation et les carburants, en interdisant aux entreprises de ces secteurs une augmentation excessive des prix. L’inflation a certainement été le gros point faible d’un bulletin économique plutôt brillant pour l’administration Biden-Harris. La démocrate veut donc corriger le tir en visant toute une partie de l’Amérique qui a subi cette inflation de plein fouet.

Mais un plafonnement des prix serait une grande première aux États-Unis. Un choix qui reste étonnant dans la mesure où l’inflation s’est largement refroidie depuis la flambée des dernières années. Ce que ne manque pas de préciser la presse américaine qui n’est pas tendre avec la démocrate. On est en Amérique : The Atlantic et CNN accusent Harris de présenter un programme “populiste”. Le très pro-démocrate New York Times remet l’église au milieu du village : ce sont les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement, la demande excessive des consommateurs, les plans de relance et les taux bas de la Fed qui ont créé l’inflation, pas les entreprises.

Le reste des propositions de Kamala Harris ne fera qu’alourdir des finances publiques déjà très largement dans le rouge : une prime de 25.000 dollars pour les primo-accédants, un crédit d’impôt de 6.000 dollars dès la naissance pour les familles à bas revenus, l’annulation de la dette médicale de 3 millions d’Américains, la baisse des prix des médicaments et la construction de 3 millions de nouveaux logements. Icing on the cake : “Cent millions d’Américains profiteront de baisses d’impôts, a promis Kamala Harris. Donald Trump se bat pour les milliardaires et les grandes entreprises. Je me battrai pour rendre l’argent à la classe moyenne et aux travailleurs.”

Droits de douane

La question reste de savoir si Donald Trump peut tirer profit des largesses de sa rivale. Pas certain, quand, au même moment, le républicain lance sa proposition d’imposer des droits de douane de 10 à 20% “aux pays qui nous ont arnaqués, suggérant que cela n’impacterait pas le portefeuille des Américains et que cela dégagerait même des marges pour baisser l’impôt sur le revenu. Pas simple comme promesse avec une balance commerciale largement déficitaire.

Un bâton pour se faire battre. Kamala Harris n’a pas manqué de répliquer : “Cela veut dire des prix plus élevés sur tous vos besoins quotidiens. Une ‘taxe Trump’ sur l’essence, une ‘taxe Trump’ sur la nourriture, une ‘taxe Trump’ sur les vêtements…“, a-t-elle énuméré en assurant que le projet de son concurrent coûterait 3.900 dollars par an et par ménage.

41% des consommateurs américains estiment que la vice-présidente est une meilleure candidate pour l’économie que Donald Trump, qui ne récolte que 38% d’avis favorables, selon un sondage de l’Université du Michigan publié vendredi dernier. Au niveau politique, Donald Trump ne parvient toujours pas à faire son retard sur la démocrate. Sur les 20 derniers sondages nationaux, seuls deux scrutins lui sont favorables.

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