Biden associe Harris à une victoire économique concernant le prix des médicaments
Il aurait pu s’en vanter seul, mais Joe Biden a partagé jeudi avec Kamala Harris, qui l’a remplacé dans la course à la Maison Blanche, une victoire économique de taille sur le front du pouvoir d’achat.
Le président et la vice-présidente ont annoncé, dans un communiqué commun qui précède un déplacement conjoint dans la journée près de Washington, une baisse “historique” du prix de dix médicaments contre le diabète, les caillots sanguins ou les troubles cardiaques. Cette avancée fait suite à des mois de négociations entre le système fédéral d’assurance-santé des seniors, appelé “Medicare”, et les laboratoires. Elle va permettre dès la première année, en 2026, d’économiser 1,5 milliard de dollars pour les assurés concernés, des Américains de plus de 65 ans, et 6 milliards de dollars pour les contribuables, selon la Maison Blanche.
C’est indéniablement une annonce importante. Le prix des médicaments aux Etats-Unis, plus élevé que dans les autres pays développés, échappe historiquement à toute régulation ou contrôle public. Il n’est pas rare, même lorsque l’on est assuré, de devoir en payer une partie de sa poche.
C’est aussi une victoire majeure dont Joe Biden aurait pu s’attribuer seul le mérite, puisqu’elle découle de l’une de ses lois phare, appelée “Inflation Reduction Act“, un pharaonique plan d’investissements portant sur la transition énergétique et le pouvoir d’achat.
Programme
Mais le démocrate de 81 ans y a associé la candidate de 59 ans, à moins de trois mois du scrutin qui l’opposera au républicain Donald Trump. La vice-présidente, à laquelle le communiqué fait même plus de place qu’au président, y promet: “nous ne nous arrêterons pas là”.
La Maison Blanche a lourdement insisté sur le fait que Kamala Harris, qui n’a pas joué le premier rôle dans les grandes réformes économiques chères à Joe Biden, avait eu une importance décisive lors du vote sur le “Inflation Reduction Act” au Sénat. Les démocrates n’avaient à l’époque que la voix de la vice-présidente pour l’emporter sur les républicains à la chambre haute du Congrès.
Kamala Harris doit dévoiler vendredi les grandes lignes de son programme économique et l’annonce de jeudi vient à point nommé dans un domaine où elle est vulnérable: le pouvoir d’achat.
L’inflation recule aux Etats-Unis et la croissance reste robuste, mais cela n’empêche pas Donald Trump de reprocher constamment à ses adversaires d’avoir écrasé les ménages par un coût de la vie insupportable. “Durant près de quatre ans, Kamala n’a fait que de se marrer, tandis que l’économie américaine s’enfonçait dans la crise”, a lancé le candidat républicain lors d’un meeting mercredi.