Biden à Kiev : 500 millions de dollars d’assistance militaire supplémentaire
A quelques jours du premier anniversaire de l’invasion russe, Biden a effectué une visite surprise à Kiev. Il a promis de nouveaux armements et un soutien “indéfectible” à son allié ukrainien. Et ce alors que le rôle parfois flou de la Chine pose question.
“Je vais annoncer la livraison d’autres équipements essentiels, notamment des munitions d’artillerie, des systèmes antiblindage et des radars de surveillance aérienne”, a assuré le président américain pour sa première visite en Ukraine. Lors d’un point presse avec le président Volodymyr Zelensky, il a évoqué 500 millions de dollars d’assistance supplémentaire dont les détails seront annoncés dans les jours à venir.
“J’ai pensé qu’il était essentiel qu’il n’y ait aucun doute sur le soutien des Etats-Unis à l’Ukraine” a-t-il encore affirmé au sujet de sa visite dans la capitale ukrainienne. L’Ukraine a un besoin crucial de munitions de longue portée pour son artillerie et de chars pour s’opposer à une nouvelle offensive russe et pour lancer ses propres assauts et reprendre les territoires occupés par l’armée de Moscou dans l’Est et le Sud.
Le Japon promet 5,5 milliards de dollars d’aide en plus pour l’Ukraine
“Il est encore nécessaire d’aider les personnes dont les moyens de subsistance ont été détruits par la guerre et de restaurer les infrastructures détruites. Nous avons décidé de fournir un soutien financier supplémentaire de 5,5 milliards de dollars à l’UKraine” a déclaré lundi le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Alertes aériennes
Cette première visite à Kiev de M. Biden suit celles de nombre de dirigeants européens dans la capitale ukrainienne et celle de M. Zelensky à Washington en décembre. M. Zelensky l’a saluée comme un “signe extrêmement important de soutien”. Il a aussi dit à la presse, en compagnie du président américain, que les deux hommes voulaient discuter “de comment gagner (la guerre) cette année”.
Selon lui, le soutien militaire américain à l’Ukraine démontre que la Russie “n’a aucune chance de gagner” la guerre. Les alertes antiaériennes ont aussi retenti lundi lors de la visite du président américain, ont constaté des journalistes de l’AFP. Joe Biden était aux côtés du président Zelensky, sortant d’une église où ils étaient restés quelques minutes, lorsque les sirènes ont retenti, sans provoquer de panique. Le président américain a aussi exprimé son admiration pour la résilience des Ukrainiens face à l’envahisseur. “C’est plus qu’héroïque”, a-t-il dit.
Intensification des combats
La visite du président américain intervient alors que l’Ukraine fait face à une intensification des combats dans l’Est du pays, la Russie espérant percer le front pour reprendre l’initiative après d’humiliants revers à l’automne.
Le président russe Vladimir Poutine doit lui prononcer un discours important mardi à Moscou, qui devrait être largement consacré à la guerre en Ukraine. Le maître du Kremlin a déclenché l’invasion de son voisin le 24 février 2022, prétendant que Kiev orchestrait un génocide de populations russophones dans l’Est et que les Occidentaux voulaient utiliser le territoire ukrainien pour affaiblir la Russie.
Pékin nie vouloir fournir des armes à la Russie
Par ailleurs, la pression occidentale s’accroît encore ces derniers jours sur la Chine, qui n’a jamais appuyé ni critiqué publiquement l’offensive, tout en exprimant plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales.
Après l’avoir affirmé la veille, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a encore répété ce lundi, avant de rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan, craindre que la Chine n’envisage de fournir des armes à la Russie.
Une accusation niée par le gouvernement chinois qui Washington de “jeter de l’huile sur le feu” en affirmant le contraire. “Nous n’acceptons pas que les États-Unis pointent du doigt les relations entre la Chine et la Russie, et encore moins qu’ils exercent des pressions et des contraintes ». “Ce sont les Etats-Unis et non la Chine qui envoient constamment des armes sur le champ de bataille”, a-t-il ajouté. “La communauté internationale sait clairement qui appelle au dialogue et se bat pour la paix, et qui jette de l’huile sur le feu et encourage l’opposition”, a-t-il poursuivi en appelant à soutenir une proposition chinoise pour mettre fin à la guerre. Samedi, la Chine a affirmé qu’elle allait rendre publique dans les prochains jours une proposition pour trouver “une solution politique” à la guerre en Ukraine.
Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, la livraison d’armes par la Chine à la Russie constituerait une “ligne rouge” pour l’Union européenne. “Nous espérons donc qu’ils ne s’engageront pas dans cette voie”, a-t-il conclu.