Avoirs gelés, taxes sur les céréales… Le Kremlin dénonce les projets européens de mesures punitives
Le Kremlin a dénoncé les projets de l’UE d’utiliser les revenus d’actifs russes gelés pour armer l’Ukraine et d’introduire des taxes sur les importations de céréales russes pour priver Moscou de revenus finançant son offensive contre Kiev.
Si ces décisions (sur les avoirs) sont mises en oeuvre, elles auront des conséquences très sérieuses pour ceux qui les ont prises”, a jugé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Il a également estimé que “les consommateurs européens souffriront” si l’Union européenne taxe les produits agricoles russes, actuellement exemptés de droits de douane.
Droits de douane et avoirs gelés
Bruxelles a proposé vendredi d’imposer des droits de douane “prohibitifs” sur les produits agricoles russes importés dans l’UE, qui en sont actuellement exemptés au grand dam des agriculteurs européens, en vue d’“assécher” des revenus permettant à Moscou de financer sa guerre en Ukraine.
En outre, les Vingt-Sept, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé jeudi d’aller de l’avant avec un projet visant à utiliser les bénéfices provenant des avoirs gelés de la Russie dans l’UE pour armer l’Ukraine.
“Nous sommes déterminés à agir très rapidement afin de pouvoir utiliser une partie de cet argent pour soutenir l’Ukraine”, a affirmé jeudi soir le président du Conseil européen, Charles Michel, lors d’une conférence de presse.
Les intérêts des quelque 200 milliards d’euros d’avoirs gelés représentent entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an, selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, et ce sont ces montants que les Européens veulent utiliser.
La Banque centrale russe maintient son taux directeur à 16%
Le taux directeur de la BCR avait été relevé à 16% en décembre — il s’agissait alors de la cinquième hausse consécutive depuis le mois de juillet — pour enrayer l’inflation qui plombe le pouvoir d’achat des Russes.
“Les pressions inflationnistes actuelles s’atténuent progressivement mais restent élevées”, a déclaré la Banque centrale vendredi dans un communiqué.
La flambée des prix reste une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d’achat est plombé par l’effet des sanctions et en raison de l’affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l’euro.
Le manque de main d’oeuvre lié au départ de centaines de milliers de Russes au front ou à l’étranger, des conditions de crédit souples et des dépenses fédérales en nette hausse ont aussi contribué à l’augmentation des prix.
La prochaine réunion de la Banque centrale sur le taux directeur est prévue le 26 avril.