Après une viste au Vietnam visant à “entuber” les Etats Unis selon Trump, Xi atterrit en Malaisie

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Le président chinois Xi Jinping est arrivé mardi en Malaisie, après sa visite au Vietnam destinée à resserrer les liens, notamment commerciaux, avec ce voisin, face à la politique de Donald Trump.

Cette tournée en Asie du Sud-est le conduira également au Cambodge, Pékin essayant d’organiser une riposte coordonnée aux droits de douane imposés par le président américain Donald Trump qui affirme de son côté qu’il s’agit de trouver un moyen d'”entuber” les Etats-Unis.

Le dirigeant chinois a atterri à l’aéroport de Kuala Lumpur mardi, où il a été accueilli par le Premier ministre Anwar Ibrahim, selon des images diffusées par la chaîne publique chinoise CGTN. Se déclarant “impatient d’approfondir l’amitié traditionnelle entre la Chine et la Malaisie”, selon CCTV, un autre radiodiffuseur d’État chinois, Xi Jinping a indiqué qu’il aurait “un échange de points de vue approfondi” lors de ses rencontres avec Anwar Ibrahim et le roi Sultan Ibrahim, selon CCTV.

“Grâce aux efforts des deux parties, cette visite aboutira certainement à des résultats fructueux”, a déclaré le leader chinois, selon cette chaîne de télévision.

Xi doit assister à un banquet d’État au palais du monarque malaisien mercredi matin avant de s’entretenir avec M. Anwar à Putrajaya, la capitale administrative. Les deux dirigeants assisteront également à la signature d’une série d’accords bilatéraux, selon le ministère malaisien des Affaires étrangères.

“La Chine travaillera avec la Malaisie”, a indiqué le dirigeant chinois dans un article paru mardi dans le journal malaisien The Star. “Nous devons défendre le système international centré sur l’ONU et l’ordre international (…) et promouvoir une gouvernance mondiale plus juste et plus équitable”, a-t-il ajouté.

Opposés à “l’intimidation”

Lundi, Xi Jinping était arrivé au Vietnam, première étape d’une tournée en Asie du Sud-Est destinée à présenter Pékin comme un allié fiable face à un président américain imprévisible, qui a annoncé puis pour l’essentiel annulé – sauf pour la Chine – des surtaxes douanières prohibitives.

Donald Trump avait estimé auprès de journalistes de la Maison-Blanche que la rencontre des deux dirigeants avait pour but de nuire aux Etats-Unis. “Je ne blâme pas la Chine. Je ne blâme pas le Vietnam”, a-t-il assuré. “Je vois qu’ils se rencontrent aujourd’hui (lundi, ndlr)”, a ajouté le président américain. “C’est une belle rencontre (…) ou comment essayer de trouver un moyen d’entuber les Etats-Unis”.

A Hanoï, Xi Jinping a dénoncé le protectionnisme “qui ne mène nulle part”. “Aucun gagnant” ne peut émerger d’un tel conflit commercial, a-t-il souligné, selon l’agence d’Etat Chine nouvelle. Xi Jinping a également indiqué que les deux pays devaient “s’opposer conjointement à l’intimidation et maintenir la stabilité du système mondial de libre-échange”, selon un média d’Etat.

Durant cette visite, les deux pays ont signé 45 accords de coopération, notamment sur les chaînes d’approvisionnement, l’IA, les patrouilles maritimes conjointes et les chemins de fer.

Les droits de douane imposés par les Etats-Unis sur les importations en provenance de Chine atteignent désormais 145%, avec cependant une exemption de surtaxes sur les produits high-tech. Pékin a qualifié ces taxes de “farce” et a imposé en représailles des droits de 125% sur les produits américains.

La place de l’Asie du Sud-Est est centrale pour les exportations chinoises. L’an dernier, les pays du bloc régional, l’Asean, ont été leurs premiers destinataires avec 586,5 milliards de dollars de biens au total, selon les données des douanes chinoises. Parmi eux, le Vietnam se distingue avec 161,9 milliards de dollars de biens importés de Chine, suivi de la Malaisie (101,5 milliards).

Xi Jinping, qui restera en Malaisie jusqu’à jeudi, poursuivra sa tournée en se rendant au Cambodge, un fidèle partenaire de Pékin en Asie du Sud-Est.

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