Après le retrait de Biden, les Etats-Unis en “terre inconnue”: le pari Kamala Harris

Joen Biden se retirer et adoube sa vice-présidente, Kamala Harris, pour lutter contre Donald Trump.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La décision tardive du président américain de ne plus se représenter ouvre la voie à un duel inédit entre Donald Trump et Kamala Harris. Les incertitudes sont nombreuses, tandis que le profil de la probable candidate démocrate interroge.

Les experts se perdent en conjectures sur ce qui a finalement décidé le président américain Joed Biden à se retirer. A-t-il été affaibli par le Covid au point de se rendre à l’évidence au sujet de sa santé? Des poids lourds démocrates ont-ils réussi à la convaincre que les derniers sondages étaient désastreux pour lui et son camp? Aurait-il intimement dialogué “avec Dieu” lors d’une célébration religieuse dimanche matin?

Toujours est-il que la nouvelle est tombée comme une bombe dimanche en début d’après-midi, heure américaine: le président sortant renonce à l’investiture démocrate pour l’élection américaine. Il l’a exprimé de façon inhabituelle via un courrier sur les réseaux sociaux.

Dans un court message, une heure plus tard, il a adoubé sa vice-présidente, Kamala Harris, pour prendre sa place. Un choix appuyé par certains ténors démocrates, dont le couple Clinton, mais nombre d’entre eux sont restés silencieux à ce sujet, tout en soutenant son choix de se retirer. Notoirement, l’ancien président Barack Obama a souligné combien les Etats-Unis entraient en terre inconnue…

C’est le moins que l’on puisse écrire.

Une nouvelle campagne

Avec un duel inédit entre Kamala Harris, pour autant que les démocrates endossent ce choix lors de leur convention fin août, c’est une nouvelle campagne qui commence.

Le candidat républicain Donald Trump a fait preuve d’une fébrilité réelle, après l’annonce de ce retrait, en traitant Joe Biden d'”escroc” et fustigeant son choix, preuve qu’il ne l’arrange pas forcément. Donald Trump a également laissé sous-entendre qu’il devrait démissionner de la présidence, ce que le président de la Chambre Mike Johnson a réclamé explicitement. Voilà ce qui devrait être un élément de langage républicain ces prochains jours.

Les Etats-Unis entrent en “eaux troubles” car si Joe Biden a affirmé qu’il resterait concentré sur sa mission présidentielle jusqu’au bout, cet aveu tardif selon lequel il n’est pas en mesure de se représenter risque d’affaiblir cette grande puissance. Rapidement, le président russe, Vladimir Poutine, a d’ailleurs déclaré qu’il suivait la situation “avec attention”.

Durant de longues semaines, les démocrates vont désormais occuper le devant de la scène au coeur d’une actualité devenue folle. Pour le meilleur ou pour le pire.

De nombreuses incertitudes

Un point d’interrogation subsiste sur le choix de Kamala Harris. La vice-présidente pourrait devenir la première femme présidente des Etats-Unis, issue d’une minorité afro-américaine, des arguments de poids auprès de certains électeurs. Mais si sa notoriété est réelle, sa popularité reste sujette à caution: les premiers sondages seront suivis avec attention dans le camp démocrate. Surtout, il n’est pas exclu que d’autres ambitions s’expriment d’ici la convention, ouvrant la voie à des candidatures alternatives.

Sur le plan sociétal ou économique, Kamala Harris incarne davantage l’aile gauche du parti démocrate, ce qui pourrait causer des inquiétudes auprès des électeurs modérés. En revanche, elle paraît jeune et dynamique face à Donald Trump, à près de 60 ans alors que son rival a 78 ans et deviendrait… le plus vieux président américain de l’histoire.

Intelligemment, Kamala Harris a dit vouloir forger l’unité démocrate et affirmé qu’elle voulait “mériter” l’investiture du parti pour “battre Trump”. A 106 jours de l’élection, le monde retient son souffle.

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