À Charleroi, on vote Trump

CHARLEROI, Pennsylvanie, Etats-Unis - Rebecca Kiger for The Washington Post via Getty Images)
Baptiste Lambert

Cette localité de quelques milliers d’habitants, en Pennsylvanie, a fait la Une de la presse américaine. Comme à Springfield, la communauté haïtienne y fait l’objet de graves accusations de la part de Donald Trump. À Charleroi et aux alentours, on vote pourtant pour le républicain. Mais la Pennsylvanie est l’État clé des États clés. Chaque voix compte. Selon beaucoup d’analystes, cet État de la “Rust Belt” (la ceinture de rouille) pourrait décider de l’issue des élections.

La petite ville de Charleroi, située non loin de Pittsburgh, en Pennsylvanie, a été fondée à la fin du 19e siècle par des émigrés carolorégiens verriers. Comme toute la “Rust Belt“, cette bourgade entourée d’aciéries a connu un formidable essor économique, lui valant le surnom de “Magic City”. Mais là où la mégapole de Pittsburgh a pu se remettre sur pied après le déclin de l’acier et du charbon, ce ne fut pas le cas de Charleroi, dans la vallée, où de nombreux magasins et logements sont désormais laissés vides et abandonnés.

C’est dans ce contexte qu’a débarqué il y a quelques années une communauté haïtienne qui a fait doubler la population de Charleroi, passant de 2.000 à 4.000 âmes en 2020. Une chose assez mal vécue par une partie de la population locale qui a voté pour Trump aux précédentes élections. Le mois dernier, le candidat républicain a pris pour cible les Haïtiens de Charleroi, responsables de tous les maux de l’immigration illégale aux États-Unis. Un peu plus tôt, Donald avaitmême accusé cette communauté de manger “les chiens et les chats” des habitants de Springfield, dans l’Ohio.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Tout le monde, à Charleroi, ne semble toutefois pas mécontent de l’arrivée de ces migrants. Interrogée par RFI, une habitante explique que “les gens qui sont venus s’installer ici ont redynamisé cette ville. Ils ouvrent des magasins, ils investissent. Bon, je sais que c’est une opinion minoritaire ici. Mais pour moi, la ville va un peu mieux depuis que les immigrants sont arrivés.”

La Pennsylvanie

L’histoire de Charleroi fait évidemment écho à celle sa sœur jumelle en Belgique. En 2020, le bourgmestre sortant de Charleroi, Paul Magnette (PS), et son fidèle lieutenant et successeur, Thomas Dermine (PS), lui avait d’ailleurs rendu visite, dans le cadre d’un voyage sur le rebond économique de la ceinture de la rouille, qui pouvait servir de source d’inspiration.

Charleroi, aux États-Unis, fait partie de la Pennsylvanie, qui forme, avec le Michigan, l’Ohio et quelques autres États américains du Nord-Est, la ceinture de la rouille – la Rust Belt. Des États qui ont subi de plein fouet le déclin industriel de la fin du 20e siècle. Si leurs capitales ont pu entre-temps se relever, ce n’est généralement pas le cas des banlieues, où les-laissés-pour-compte ont formé un terreau fertile au vote contestataire.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

En 2016, lors de la victoire de Trump, 3 États jusque-là acquis aux démocrates avaient filé dans les mains des républicains. Aujourd’hui, les résultats des élections y sont plus indécis que jamais. À commencer par la Pennsylvanie, qui est le 5e État le plus peuplé des États-Unis. Sa taille en fait l’État clé des États-clés.

En 2016, Trump l’a emporté de justesse, à 48,17% contre 47,46%. En 2020, c’est Joe Biden qui en sortait vainqueur avec une toute petite avance de 50,2% contre 48,84%. En 2024, Trump dispose d’une légère avance, mais dans la marge d’erreur des principaux sondages.

Retrouvez l’ensemble des articles sur l’élection présidentielle américaine 2024

Partner Content